Créateur d’Araquelle en 1986, Philippe Petit a hissé cette PME de Vernègues (13) au premier rang des tisanes, thés et herbes aromatiques naturelles vendues en magasins spécialisés. Un pari tenu grâce à une stricte discipline.
Jadis, il a travaillé dans un laboratoire de pharmacie végétale mais sa conscience a vite été heurtée. « Je trouvais contradictoire de vendre des plantes dites naturelles mais soumises aux pesticides et achetées au bout du monde ». On est en 1986, le mot bio est encore dans les limbes mais il créé Araquelle et passe un deal avec son patron : à lui, l’achat de matières premières 100% bio et la vente des tisanes… ; au labo, la fabrication des emballages. Mais un second obstacle se dresse en 1994, quand Novartis, géant de la santé, rachète le labo, « une rupture pour moi ».
Installation en Provence
Philippe Petit prend alors son autonomie et étend sa gamme de produits (thés, herbes). Il mise alors sur un strict sourcing et une distribution élargie en magasins bio. « Au début des années 2000, je passais beaucoup de temps dans la Drôme et en Provence, chez les producteurs d’herbes aromatiques et de plantes à tisanes. J’ai décidé de m’installer dans la région », dit-il.
De Sens (89), Araquelle déménage en 2002 à Lançon de Provence (13). A force de conviction, et grâce à une rencontre clef avec une coopérative des Bouches-du-Rhône, le chef d’entreprise fédère une trentaine d’agriculteurs locaux qui lui fournissent thym, origan, romarin, sarriette, mélisse…
Qualité, proximité et terroir, tels sont les mantras d’Araquelle. L’entreprise conçoit ses produits et les distribue, mais ne les fabrique pas. Pour les tisanes, la PME a recours à deux façonniers. Pour les herbes aromatiques, « quatre ESAT* locales travaillent l’ensachage et les mises en boîtes, pour des raisons de coût écologique et par philosophie », explique Philippe Petit.
Ail moulu, poivre d’Espelette…
Aujourd’hui, Araquelle produit des tisanes avec des plantes achetées en France et en Europe (60% des volumes, vendues sous la marque Romon Nature), des herbes aromatiques (20%, Provence d’Antan) et des thés (20%, Plantasia). « Nous travaillons surtout avec une plantation bio en commerce équitable de Darjeeling, en Inde. Le reste du thé vient du Sri Lanka », illustre le patron.
Boutique à l’Isle-sur-la-Sorgue
Depuis 2014, l’entreprise a déménagé à Vernègues, un village voisin de Lançon, mi-résidentiel, mi-provençal. La décision a été prise après que la société a perdu un procès contre une cimenterie, dont les poussières menaçaient ses stocks de matières premières. Un choix d’avenir, aussi, puisque son site a gagné 3 200 m². Araquelle vient de lancer un poivre cambodgien et du piment d’Espelette et s’apprête à distribuer de l’ail moulu.
La PME a ouvert une boutique à l’Isle-sur-la-Sorgue (84) et s’est trouvé des clients à l’export (Italie, J
apon, Canada…, 15% des ventes). Elle réfléchit à des huiles essentielles, des boissons instantanées… « Mais toujours selon notre logique : des terroirs d’origine, du bio parfaitement sourcé, des partenariats gagnants avec les producteurs et pas de vente en grande distribution », assure Philippe Petit.
*ESAT : Etablissement et Service d’Aide par le Travail
Pour aller plus loin
2 000
C’est environ le nombre de magasins bio dans lesquels sont vendus les produits Araquelle. Quelques épiceries fines et les rayons bio de Botanic complètent la distribution.
150
C’est le nombre de tonnes de plantes bio vendues chaque année par Araquelle. Soit le n°1 en France en magasins spécialisés.
Contact
Rue de la Roubine
13116 Vernègues
04 90 45 74 57
