Sur le territoire du Ventoux, des associations et des coopératives unissent leurs efforts. Objectif ? Conduire des actions pour la biodiversité, la démocratie alimentaire, la structuration de filières locales et la mutualisation logistique. Tour d’horizon des initiatives en cours.
Mercredi 14 juin, une trentaine de participants très attentifs sont au rendez-vous de la restitution de 4 projets en gestation sur le territoire du Ventoux et des Sorgues. L’association l’Auzonne (qui porte le magasin Biocoop de Carpentras) accueille ces représentants de structures ou d’associations du secteur agroalimentaire, de collectivités et des producteurs locaux.
« Semer la biodiversité »
Tous partagent la volonté d’aller, collectivement, vers des modes de consommation alimentaire durables. Parmi les 4 projets, « Semer la biodiversité ». Les magasins Biocoop du département ont financé l’achat de semences de plantes mellifères. Celles-ci ont été semées chez 8 producteurs locaux autour de Carpentras. La création de ces bandes fleuries favorise le retour des insectes pollinisateurs. Un coup de main à la biodiversité présenté au grand public et à des scolaires de Sorgues et de Carpentras qui ont participé à l’opération.
« Cuisine bio pour tous»
Autre projet retenu et mis en œuvre, « Cuisine bio pour tous ». En partenariat avec l’Université Populaire Ventoux et le Naturoptère, des ateliers cuisine ont accueilli les adhérents de l’Auzonne, mais aussi les bénéficiaires de l’épicerie sociale Oxygène ainsi que des jeunes de la mission locale de Carpentras. Au cours des 6 ateliers, chacun a pu apprendre ou réapprendre à cuisiner à petit prix mais avec des produits locaux et sains, pour une alimentaire durable.
Décarboner
Hélène Debaets est co-gérante de la Biocoop du Thor. Elle présente le 3e projet, la « mutualisation logistique des circuits courts ». Ou comment décarboner les activités des producteurs et de leurs clients, restaurateurs et magasins.
« L’idée est de réduire le nombre de km parcourus par les producteurs pour leurs livraisons. En les mutualisant, on peut passer de trois à une seule tournée, explique Hélène, qui représente aussi le réseau Biocoop Vaucluse. Dans un deuxième temps, on peut envisager de financer le changement de véhicule, pour un vélo-cargo par exemple. Et nous réfléchissons aussi à la reprise des emballages ».
Impliquer tous les acteurs
Avec le double avantage de réduire l’empreinte carbone et les coûts, car le prix des cagettes, cartons et bouteilles ne cessent de grimper. Enfin le projet compte bien s’adresser également aux consommateurs. Ceux-ci n’ont pas toujours conscience de la quantité de CO2 générée par leurs déplacements à l’occasion de leurs achats. Ici aussi, une belle marge de progrès se trouve dans la mutualisation et donc la réduction du nombre de trajets ou le choix du vélo par exemple. Le projet est au stade du diagnostic. Il doit se déployer dans les deux ans. Avec l’idée de le dupliquer dans d’autres territoires.
Une filière blé territoriale
La Grange des Roues, à Sorgues est un tiers-lieu consacré à la production alimentaire locale. Mais pas que ! Cet ancien moulin à eau est en cours de réhabilitation. Il est le 4e projet du territoire. 5 ha de terres autour de la bâtisse seront mises en culture bio. Pour l’instant, ils reçoivent des engrais verts, histoire de reconstituer les sols. Puis ce seront des céréales. Car la Grange des Roues entend être le centre de la constitution d’une filière blé locale. Un atelier fabrique des moulins sur meule de pierre, destinés aux petits producteurs et aux paysans-boulangers. Au programme également, la construction d’un fournil.
La convivialité de la cuisine
Et pour relier toutes ces activités, une cantine sociale ouvrira ses portes le mercredi 21 juin. En liaison avec les structures d’accompagnement social, la Grange des Roues invitera des habitants à cuisiner pour tous. Une alimentation saine et locale, des rencontres, des activités partagées… Un joli projet qui remet l’alimentation –et l’agriculture- au centre des relations humaines et sociales, dans le respect de la nature.
L’accompagnement des projets
Ces 4 « projets collectifs à enjeux » ont vu le jour grâce au soutien de France Active, dans le cadre d’un dispositif local d’accompagnement (DLA). Ils sont portés par FAB’LIM, le laboratoire des territoires alimentaires méditerranéens. Ils ont pour mission de faire émerger une dynamique collective autour des enjeux agroécologiques et alimentaires du territoire de l’ouest-Vaucluse.
L’Auzonne
Créée en 1984 par des consommateurs adeptes d’une alimentation bio et de qualité, l’association carpentrassienne gère aujourd’hui le magasin Biocoop de la ville, qui emploie environ 25 personnes. Engagée dans la transition écologique de son territoire, l’Auzonne développe également des projets comme Semer la biodiversité et les Ateliers cuisine. Elle participe aussi à la sensibilisation du public aux enjeux de l’alimentation et de l’agriculture durables.