Champs de salades ou entrepôts ? Paysans ou robots ? Tracteurs ou camions ? La destination des terres aux abords des villes et villages devient l’enjeu de choix stratégiques et très polémiques. Le Vaucluse ne fait pas exception, bien au contraire.

Ce mercredi, quelques dizaines de personnes sont réunies à Cavaillon. Membres d’associations ou à titre personnel, toutes participent au collectif « Sauvons nos terres 84 ». Ce soir-là, il est surtout question du projet d’aménagement de la ZAC des Banquets. (lire ici, et nos précédents articles).

Natura’Lub… ou pas ?

C’est l’aménagement des rives de la Durance qui est en question. Des années ont passé depuis les premiers projets, de contestations en interdictions, d’occupations en travaux et autorisations, de zone commerciale en zone d’activités… L’idée est toujours là. Et ni les élus de la Communauté de communes LMV qui poursuivent leur projet – aujourd’hui baptisé Natura’Lub – ni les opposants à l’artificialisation des sols ne désarment.

ZA prévue à Cavaillon - Vaucluse

Sur place, les panneaux définissent la future zone d’aménagement concerté ©J.B.

D’un côté la nécessité du développement économique et des emplois, de l’autre celle de nourrir la communauté et de lutter contre le changement climatique. Notamment grâce à des terres fertiles de très haute qualité, et irrigables.

Recours et pétition

Alors les opposants multiplient les actions contre le projet. Le préfet vient tout juste de prendre un arrêté de Déclaration d’Utilité Publique. Il devrait faire l’objet de recours, gracieux voire contentieux. Une pétition a réuni en moins de 2 mois plus de 10 000 signatures.

la pétition du collectif du Vaucluse

Projection pendant la réunion ©J.B.

Fort de ce soutien, il demandera une rencontre au préfet mais aussi aux élus de la Communauté de communes. A 3 mois des élections municipales, les citoyens-électeurs iront également au-devant des différents candidats, notamment pour leur soumettre le Pacte pour la Transition écologique et ses 32 mesures.

Proposer une alternative

Et puis les membres du collectif préparent un projet alternatif à Natura’Lub. Des propositions pour protéger les terres agricoles, y installer pourquoi pas des espaces-tests pour les candidats à l’installation, des serres, un magasin de producteurs, des jardins partagés… Le tout en lien avec la restauration collective, pour nourrir au plus près les habitants. Et du même coup réduire les gaz à effet de serre et limiter le risque d’inondation.

vue aérienne de Cavaillon (Vaucluse)

Les constructions existantes et le projet de zone d’activité ©J.Rebatel

Des projets à la pelle

Le projet de la ZAC de Cavaillon est loin d’être isolé. Ce sont des dizaines de programmes qui fleurissent un peu partout dans le département. Avec la plupart du temps, comme dans la cité cavare, une place de choix pour la création d’entrepôts logistiques. Un mode de développement lié à l’explosion des achats sur Internet. Partout ces projets cristallisent des oppositions. Camions et béton ou maraîchage aux abords des agglomérations ? Le choix concerne chaque citoyen.ne.


Pour aller plus loin

logo collectif Sauvons Nos terres VaucluseCollectif Sauvons nos terres 84

Objectif: la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers en Vaucluse, face aux contraintes climatique et énergétique, à l’érosion du monde vivant et à la perte d’autonomie alimentaire.
Contexte: Le Vaucluse, consomme 400 à 500 ha par an, et prévoit d’artificialiser encore 3000 ha de surfaces naturelles et agricoles, la plupart irriguées, d’ici à 2030.
Actions: Parmi ses différents moyens d’action, le collectif élabore un « répertoire des espaces menacés par l’artificialisation ». Un outil pour tous, auquel chacun peut apporter sa part. Un outil destiné aussi à collaborer avec les départements voisins.
Membres: Outre des citoyen.nes à titre personnel, le collectif comprend Foll’Avoine, AVEC, BIO’S, la Confédération Paysanne du Vaucluse, Vivre Cavaillon, CASPERE, D3p, IDEES Jonquières, Terres Vives Pertuis

sauvonsnosterres84@ecomail.fr