Connue dans le monde entier pour ses calissons et ses nougats, la Confiserie du Roy René souffle ses cent bougies. Toujours en quête d’excellence, l’entreprise contribue à la structuration de la filière amande, composant essentiel des calissons, dans une optique de durabilité.
C’est un champ d’amandiers où naissent des calissons… En cinq ans, les abords de la Confiserie du Roy René ont bien évolué. Depuis la plantation de 300 amandiers en 2016, les arbres ont grandi sous le soleil aixois. Le verger témoigne du plan de relance de la filière porté par la confiserie, reprise en 2014 par Olivier Baussan, le charismatique fondateur de L’Occitane. A ses côtés, Laure Pierrisnard, la directrice générale, est enthousiaste. « La Provence est souvent associée aux oliviers, mais l’amandier en est aussi un des symboles historiques.
Certains l’appellent l’arbre miracle. Ces soixante dernières années, ils ont peu à peu disparu de notre région, au profit de cultures plus facilement mécanisables comme la lavande ou les herbes aromatiques. Les épisodes de gel, comme celui 1956, l’ont aussi sévèrement affecté. Aujourd’hui, la Provence ne produit plus que 300 tonnes d’amandes par an. C’est la raison pour laquelle la Confiserie du Roy René est contrainte de s’approvisionner dans d’autres pays méditerranéens. Nous espérons bien que la situation va changer… et nous nous y attelons ! ».
Garantir un revenu régulier aux agriculteurs
Dès 2016, les acteurs de la filière se sont réunis au sein du Syndicat des producteurs d’amandes de Provence, porté par la Maison des Agriculteurs d’Aix-en-Provence. En quatre ans, plus de 500 hectares ont été plantés dans la région Sud PACA. Le syndicat table sur 840 hectares supplémentaires dans la France entière, ce qui devrait permettre à la production d’amandons – amande dont la coque a été ôtée – de tripler, passant de 550 tonnes en 2019 à 1 676 tonnes en 2023.
« La Confiserie du Roy René souhaite inciter les cultivateurs à planter des amandiers. Nous voulons instaurer une relation de confiance en nous engageant sur des achats pluriannuels et des débouchés pérennes, leur garantissant un revenu régulier. Chaque année, nous avons besoin de 200 tonnes d’amandes, soit les deux-tiers de la production régionale annuelle ! ».
Un salarié, un amandier : un parrainage original
Dans son verger, la Confiserie du Roy René a aussi planté dix-neuf variétés d’amandiers rares et oubliés. Pour célébrer ses cent ans, mais aussi la première floraison, chaque salarié va parrainer un amandier, en écrivant, sur une petite plaque, quelques mots pour demain. « Nos salariés sont très inspirés pour cette démarche. Ce Noël, nous avons remplacé le traditionnel colis de friandises par un parrainage de ruches. Ils étaient ravis ! » se réjouit Laure Pierrisnard.
Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant en 2012, distinction renouvelée en 2017, la Confiserie du Roy René a à cœur de faire connaître son savoir-faire. Elle vient d’inaugurer Les Jardins du Roy René, un parcours botanique au gré des amandiers. Une belle promenade qui complète la visite du Musée du Calisson avant de s’offrir quelques douceurs.
Musée du Calisson
5380 Route d’Avignon (RD7N)
13089 Aix-en-Provence, France
04 42 39 29 82
visites@calisson.com
Mobilisation Covid-19
Pendant la période de confinement, les gourmands peuvent commander en ligne sur calisson.com. Certaines boutiques assurent également les ventes et les livraisons dans un périmètre proche. Le Musée du Calisson est fermé pour une durée indéterminée.
Pour aller plus loin
Des hommes et des femmes aux mains d’or
C’est chez ces hommes et ces femmes aux mains d’or que réside aussi la richesse de la Confiserie du Roy René. 80 salariés y travaillent toute l’année, 40 personnes renforcent les équipes pendant la haute saison. Même si l’entreprise s’est développée avec l’apparition de nouveaux outils, comme ce robot impressionnant capable de mettre en boite 300 calissons à la minute, le geste manuel est toujours très présent et indispensable dans les étapes de production. Ainsi, sans les duos de calissonnières ou les gestes étudiés des nougatiers, les douceurs ne seraient pas les mêmes.
Di calin soun ou le sourire d’une reine
La légende raconte que, lors du mariage de Jeanne de Laval et du Roy René en 1454 à Aix-en-Provence, le Confiseur du Roy inventa une nouvelle douceur pour la jeune reine, très belle mais réputée austère. En goûtant cette confiserie à la fin du repas de noces, son visage s’éclaira d’un sourire et elle demanda : « comment nommez-vous ces délices ? » « Di calin soun » (ce sont des câlins), répondit-il en provençal. Ainsi entra dans l’histoire le Calisson d’Aix, dont la forme évoque le sourire de la Reine.
Les pistachiers aussi
L’origine de la pistache est très ancienne : sa culture dans le sud de la France remonte à l’époque romaine. Si avec le temps, la pistache est devenue très présente sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, elle a peu à peu disparu de la Provence et de la Côte d’Azur. L’association Pistache en Provence s’est donnée comme mission d’encourager la réintroduction de la culture de la pistache sur les terres provençales. Grâce à son soutien auprès des agriculteurs et sa collaboration avec les Chambres d’agriculture locales, des milliers de pistachiers ont ainsi été plantés dans la région Sud PACA. De la pépinière à la récolte, cette nouvelle filière de pistachiers du sud de la France destinera une partie de ses fruits aux créations du Roy René et notamment à ses célèbres nougats.
Vite dit…
Connaissez-vous la recette du calisson ? Un mélange d’amandes douces finement broyées, du melon provençal et des écorces d’orange confits, le tout dressé sur un lit d’hostie recouvert d’une fine couche de glace royale.