Du 20 au 26 Septembre c’est la Semaine Européenne du Développement Durable. A cette occasion Bleu Tomate remonte le fil de l’histoire pour comprendre quand et comment est apparu ce terme et ce qu’il recouvre aujourd’hui. Démodé ou d’actualité ? Décryptage.
1987, rapport Bruntland
Dès les années 1980, les Nations Unies, conscientes des dangers de la surexploitation de l’environnement, tirent la sonnette d’alarme. Elles définissent une Stratégie Mondiale de Conservation, pour préserver la biodiversité mise à mal jusque-là. Et dès 1983, confient à Gro Harlem Bruntland (femme politique norvégienne) la présidence de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement. C’est le début d’un travail de longue haleine pour convaincre gouvernants et hommes d’Etat, de la nécessité de considérer le progrès dans toutes ses dimensions : économiques mais aussi sociales et environnementales.
En 1987, avec le rapport « Notre avenir à tous », elle et son équipe jettent les bases d’un nouveau mode de développement qualifié de durable. Un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Une question de bon sens en somme ! Mais face au système libéral et capitaliste, le changement de mentalité s’annonce long et le passage à l’action, tout autant.
Ça chauffe !
Avec les travaux des experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) créé en 1988, les preuves sont là. L’Homme a un impact majeur, comme jamais depuis le passé, sur son environnement. Il devient urgent d’agir plus concrètement. Crise climatique, événements météorologiques majeurs… Des populations souffrent déjà de cette dégradation des conditions de vie sur la planète. Le développement durable, suffit-il vraiment à répondre à ces enjeux ?
Du développement à la transition
A l’aube du nouveau millénaire, la conscience d’un modèle économique dépassé basé sur le développement et ses dérives, relègue un peu le terme de développement durable à un vœu pieux, insuffisant pour faire bouger les lignes. Au-delà du concept, il est urgent d’agir, sans culpabiliser ni se décourager.
C’est ce que fait Rob Hopkins (écoutez ici son interview inspirante !) en lançant dans sa ville de Totnes (Grande-Bretagne) en 2006, une expérience de transition. A partir du débat sur le pic pétrolier, la raréfaction des ressources énergétiques et la nécessité d’anticiper la société de l’après-pétrole, il entame un mouvement devenu planétaire. Il ne parle plus de développement, mais de transition. Une notion qui sous-entend un changement de système de références. Alimentation, mobilité, logement, éducation, tourisme, sont en marche vers leur propre solution, locale et collective. Et chacun, à sa mesure, peut emprunter les chemins de la transition. Il faut pour cela avoir des histoires inspirantes à partager, des projets à construire collectivement et localement. Pour réenchanter notre vision du monde de demain.
Soyons tous résilients !
La crise sanitaire de 2020 nous aura donné une occasion (si besoin était) de comprendre que les crises risquent de se reproduire. Il va falloir s’adapter, devenir plus résilient. Nouveau terme apparu depuis peu, qui fleurit dans tous les sens. Une question de plasticité pour absorber les chocs !
Du développement durable à la résilience, il reste une notion fondamentale, celle de la responsabilité de nos actes, pour les générations futures.
Pour aller plus loin
L’ONU a défini 17 objectifs pour transformer le monde –
La France en transition : Agenda 2030
Le Mouvement En transition France