
Pionnier des AMAP en France, Jérôme Laplane a depuis longtemps fait le pari de renouveler le rapport du paysan au sol, aux plantes et à ceux qui les mangent. Car la terre qu’il cultive à Roquevaire a beau être celle de son enfance, elle ne le retient pas de toujours viser loin.
Notons au passage que les pionniers français de la formule ne prétendent pas avoir inventé quoi que ce soit. Mais encore fallait-il croire au modèle, celui des Teikei apparus au Japon dans les années soixante. « Des femmes, rappelle l’agriculteur, ont pris conscience qu’en donnant le sein à leur bébé elles se vidaient à travers le lait des pesticides utilisés par les paysans. Elles sont donc allées voir un producteur en lui proposant d’acheter sa récolte d’avance s’il arrêtait de mettre ces produits ».
Repenser l’acte de consommation
Un système où tout le monde est gagnant. L’agriculteur, qui y trouve une stabilité de trésorerie plus qu’appréciable, voit baisser les coûts de sa production qu’il vend alors à l’adhérent à un prix équivalent au conventionnel. Lorsqu’il n’en donne pas carrément une part. « Quand je fais mon planning prévisionnel de plantation, je compile les besoins de tous mes systèmes de ventes pour produire en conséquence. L’excédent est offert dans les paniers ». Pour 23 € la semaine, l’adhérent peut ici se retrouver, selon les saisons, avec un panier valant en réalité 20 € mais bien souvent 25, 30… et jusqu’à 45 € au cœur de l’été !
En AMAP, tous heureux !
Le paysan l’affirme tranquillement : « J’ai trouvé un équilibre financier depuis que j’ai commencé en AMAP. Ce qui fait que je m’en sors pas mal alors que les filières maraîchères ne reçoivent aucune subvention ! ». Résumons donc : un paysan content, un consommateur bénéficiant d’une alimentation saine, variée et abordable, le tout en circuit court et sans polluer le sol. Qui dit mieux ?
Depuis peu, il a aussi investi dans un laboratoire à sorbets. En ressort une gamme aux parfums joliment élaborés qu’il écoule au magasin « Chez les Producteurs », point de vente collectif des Jardins du Pays d’Aubagne. Il faut dire qu’en matière de collectif, Jérôme en connaît un rayon et a clairement choisi de ne pas s’en tenir à la seule gestion de son exploitation.
Un paysan ancré… dans le mouvement
Yann Batlle
*AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
AMAP
– Marseille Bonneveine, mardi 19h-20h, Maison pour tous, Boulevard Zenatti
– À la ferme de Roquevaire, jeudi 18h
Vente à l’étalage
– Marché Paysan du Cours Julien (Marseille) le mercredi matin
– À la ferme le vendredi après-midi, 14h-19h toute l’année
06.71.11.29.82
laplane.jerome@gmail.com
http://potagerome.e-monsite.com