Le « Festival des 48H » de l’agriculture urbaine s’est tenu le week-end dernier, à Toulon et dans la métropole varoise. La deuxième édition, un peu bousculée par la crise sanitaire, a réussi à donner du bonheur aux petits comme aux grands, pour retisser le lien social mis à mal depuis plus d’un an.
Lancée en 2015 à Paris par l’association SAUGE – Société d’Agriculture Urbaine Généreuse et Engagée, la 7ème édition du festival a conquis 23 villes en France en 2021. Les 12 et 13 juin dernier, Toulon s’est paré de vert pour fêter l’agriculture en ville. Partager les bienfaits du jardinage et sensibiliser le jeune public, une manière de tisser des liens et pourquoi pas de faire naitre des vocations !
Le marathon de l’agriculture urbaine
Première étape le 22 mai, place de la Visitation à Toulon, avec un chantier de végétalisation éphémère réalisé en partenariat avec le centre d’action sociale. Les enfants ont testé le street art floral pour donner des couleurs au béton. Deuxième étape, la Journée des Jardins au Domaine de l’Ermitage, à Saint-Mandrier. Ateliers ludiques et pédagogiques autour du jardinage, du compostage, de l’apiculture et de la biodiversité. Les amateurs ont pu faire du troc de graines et profiter d’une journée au grand air.
Grand événement de clôture, le week-end dernier, avec une multitude d’activités pour découvrir la ville sous un regard neuf. Balade urbaine à la rencontre des acteurs engagés pour l’alimentation locale, semis de graines et plants de légumes en bacs pour faire fleurir la ville et la rendre plus nourricière. Il y avait aussi le chantier de végétalisation éphémère Place Vatel avec une grande variété de plantes pour sensibiliser à la diversité alimentaire. Les visiteurs étaient ravis et sont repartis avec des plants, pour les tester chez eux sur leur balcon. Les enfants ont pu confectionner des potagers flottants et décorer des bacs de plantes. Histoire de mettre de la vie et de la couleur au cœur de la ville !
Des jardins partagés en veux-tu ? en voilà !
L’agriculture urbaine fait cohabiter des lieux très urbains, dominés par le minéral avec des oasis de verdure, tantôt jardin d’agrément, tantôt jardin nourricier. Les initiatives se développent à la faveur de collectifs d’habitants invités à s’approprier le pied de leur immeuble. Et ça marche ! Les jardins partagés, communautaires, les fermes urbaines de proximité sont de plus en plus nombreux aux quatre coins de la métropole. Le potager de l’école Saint-Joseph à Ollioules, le Jardin Jhade à Hyères, Les Graines d’or à Toulon, Jardin Forever au Pradet, l’AMAP des Olivades à Ollioules…. Une dizaine d’initiatives existent et se visitaient ce week-end, pour sensibiliser à l’alimentation locale et de saison.
En partenariat avec le C.A.U.E (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Var), une cartographie participative est en cours de réalisation, pour identifier tous les projets, leur donner de la visibilité et accompagner leur essor. A vos stylos si vous connaissez des lieux de ce type, ils sont précieux et méritent d’être découverts. A vos gants et pioches pour mettre les mains dans la terre avec eux.
S’engager et transmettre : chez les professionnels aussi
Le festival était aussi l’occasion de découvrir dans les dédales des rues, des acteurs professionnels qui soutiennent cet élan. Production locale et agro-écologie sont parmi les actions menées par deux acteurs du centre-ville de Toulon : le restaurant Les Têtes d’Ail qui cultive ses propres légumes et aromatiques dans « sa campagne » à Solliès-Pont et l’épicerie paysanne L’Eden. Convaincus de l’importance de redonner le goût du fait maison, de transmettre le bonheur de cultiver et de se nourrir de produits sains et locaux, en faisant un geste pour la planète, ils présentaient leur activité aux visiteurs d’un jour. Et ce n’était pas pour déplaire, dégustation et discussion à l’appui, tous ont été ravis de partager ces instants de convivialité autour de l’agriculture urbaine et de la biodiversité locale.
De l’aveu du Collectif Varois pour l’agriculture urbaine, il faut continuer à fédérer. La crise sanitaire a réduit la convivialité, il faut retisser des liens, soutenir les initiatives citoyennes et donner envie à tout un chacun de cultiver en ville, ne serait-ce que sur son balcon. Ainsi, cette deuxième édition aura été l’occasion de semer de nouvelles graines, dans la ville comme dans les esprits. Les collectivités s’y intéressent aussi, de nouveaux partenariats sont à venir. Vivement l’année prochaine, qui mettra surement l’accent sur le lien entre culture et agriculture !
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POUR ALLER + LOIN
Découvrez l’agriculture urbaine en vidéo ?
Le Collectif Varois pour l’Agriculture Urbaine a vu le jour le 27 aout 2019. Il regroupe des acteurs diversifiés : fermes pédagogiques, jardins partagés, entreprises de l’agriculture urbaine, paysagistes, associations et producteurs péri-urbains. Et a pour mission de porter le Festival des 48h de l’agriculture urbaine et de soutenir les projets qui émergent sur le territoire. Ses ambitions sont de :
- Promouvoir les différentes formes d’agriculture urbaine
- Trouver des synergies locales entre acteurs et projets
- Sensibiliser, informer et éduquer les publics
- Proposer et peser sur les projets d’aménagements pour intégrer l’agriculture urbaine à sa juste valeur