Le « Banquet des minots », une première nationale !
Pour l’occasion, tous portent la cravate ou une fleur dans les cheveux. Ce 16 septembre dernier, les enfants de l’école arlésienne Jules Vallès n’ont pas reconnu leur cantine. Des nappes blanches, des fleurs et un service hyper professionnel assuré par les élèves en section hôtelière du Lycée Polyvalent Montmajour.
Au menu, concocté par les chefs de l’EPARCA (1), un repas 100 % local avec un jus de raisin bio en apéritif, une farandole provençale avec olives des Baux-de-Provence, tomates et chips de courgettes des Alpilles, « la Bolo’ du gardian », mijoté de taureau de Camargue accompagné de riz bicolore, et en dessert, navette chocolat compotée de poires. De quoi régaler les gourmands, mais surtout leur apprendre à connaître et à apprécier les richesses des productions agricoles de notre territoire.
Le 13, premier producteur de tomates, de pêches et de riz
Car Le département des Bouches-du-Rhône est le premier producteur français de tomates, salades, courgettes, pêches, nectarines, poires, olives et riz. Il est l’un des principaux territoires bio avec plus de 30 % des surfaces cultivées en bio ou en reconversion contre 8,5 % sur le plan national. Le département compte aussi 35 produits sous signe d’identification et de la qualité et de l’origine dont 21 viticoles et 14 agricoles.
« Le problème, c’est que ces richesses agricoles ne profitent pas assez au territoire » souligne Lucien Limousin, Maire de Tarascon et Vice-président du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural (PETR) du Pays d’Arles. « Ainsi, 92 % des fruits et légumes produits dans notre département sont consommés en-dehors de celui-ci. La consommation locale est une des clefs pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs. »
Des agriculteurs mieux accompagnés
La valorisation des productions locales, leitmotiv du PAT, passe par le soutien des acteurs économiques du territoire, comme la SICA (2) ou l’abattoir de Tarascon, mais également, le collectif associatif des 2000 producteurs sous signe de qualité « Entre Alpilles, Crau et Camargue » , qui œuvre pour la promotion des filières IGP et AOP du Pays d’Arles.
En outre, le PETR soutient et participe à l’organisation de l’édition 2022 du Salon des Agricultures de Provence, lieu de valorisation de la production locale et des terroirs qui a rassemblé 60 000 personnes lors de sa dernière édition. « Les agriculteurs sont des maillons essentiels du PAT. Nous favorisons, en partenariat avec la chambre d’Agriculture le déploiement de pratiques agroécologiques en accompagnant des producteurs du Pays d’Arles » explique Lucien Limousin, qui est également par ailleurs vice-président du Conseil départemental en charge de l’Agriculture.
Des formations pour une restauration collective durable
Autre enjeu pour le PAT, favoriser l’application de la loi EGAlim (voir encadré) qui prévoit notamment au moins 50% de produits durables, notamment sous signe d’identification de l’origine et de la qualité (SIQO), dans les repas servis en restaurants collectifs à partir du 1er janvier 2022.
Le PETR du Pays d’Arles organise, depuis janvier 2021, et en partenariat avec l’ARBE (Agence Régionale pour l’environnement et la biodiversité), des formations de proximité sur la restauration collective durable à destination des techniciens et des élus de toutes les communes du Pays d’Arles. Mise en place d’une démarche globale « restauration durable », lutte contre le gaspillage, animations pédagogiques pour les enfants, cours pratiques pour les cuisiniers (cuisiner végétarien et cuisiner de la viande locale), achat de produits durables et locaux… de belles occasions d’apprentissages, de rencontres et d’échanges.
Ainsi, la journée de formation du 8 septembre, qui s’est tenue à la Maison du riz d’Albaron, a permis à une trentaine d’acheteurs et cuisiniers de collectivités de rencontrer des producteurs locaux et plateformes. Au total, les formations ont réuni 119 agents et élus de 21 communes sur les 28 qui disposent d’une cantine en Pays d’Arles.
… Et une animatrice
Pour renforcer son action, le PETR a également embauché cet été une animatrice restauration durable, un poste partagé avec la Métropole et pour une mise en œuvre sur le périmètre du PAT. Un Appel à projet cantine durable est prévu afin d’accompagner les communes : mise en place d’un Label qualité, révision des marchés pour favoriser les produits durables, création d’un groupement de commande, diversification des menus, plan pour éliminer le plastique…
Un projet qui fédère entre 300 et 500 personnes de tous horizons
« Ce qui est fantastique avec le PAT, c’est qu’il fédère des acteurs d’horizons très différents » se félicite Lucien Limousin. « Des collectivités publiques, bien entendu, mais aussi des associations, des agriculteurs, des consommateurs. Au total, près de 500 personnes sont impliquées dans cette démarche, aussi concrète qu’utile. Il faut parvenir à asseoir une volonté commune, mais le résultat en vaut la peine ! »
(1)Établissement public administratif de restauration collective d’Arles (2)Société d’Initiatives et Coopération Agricoles
« Cultivons le bien manger », avec le Projet Alimentaire Territorial
Un Projet Alimentaire Territorial vise à rapprocher producteurs, transformateurs, distributeurs, collectivités territoriales et consommateurs. Il est élaboré de manière concertée avec l’ensemble des acteurs afin de co-construire une politique locale de l’agriculture et de l’alimentation. Le projet alimentaire territorial (PAT) de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Pays d’Arles entend répondre à 5 enjeux :
Economie et emploi : permettre aux producteurs de mieux vivre de leur activité, favoriser l’installation d’agriculteurs et la création d’emplois, structurer et consolider les filières rapprochant offre et demande…
Urbanisme et aménagement : préserver et dynamiser le foncier agricole afin de maintenir le potentiel productif…
Environnement : favoriser l’évolution de nos modes de production vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, réduire l’empreinte carbone de nos assiettes…
Nutrition santé et accessibilité sociale : faciliter l’accès, pour tous, à une alimentation saine, de qualité et locale, lutter contre le développement des problèmes de santé publique liés à l’alimentation…
Identité, patrimoine alimentaire, culturel et touristique : valoriser le patrimoine agricole, alimentaire et gastronomique du territoire…
–121 communes -2 millions d’habitants – 5000 exploitations –11000 emplois
La loi EGAlim
La loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, couramment appelée «loi Alimentation » voire « loi EGAlim » ou « loi alimentation de 2018 » ou « loi agriculture et alimentation », est une loi française issue des États généraux de l’alimentation lancés en 2017 réunissant la société civile — consommateurs, industriels de l’agroalimentaire, commerces de la grande distribution et pouvoirs publics. Cette loi vise à rétablir l’équilibre des relations commerciales producteurs-grande distribution et rendre accessible une alimentation saine et durable pour tous les consommateurs.
Design culinaire, une exposition à croquer
Des produits aussi bons que beaux… Dans le cadre de la quatrième édition du Festival arlésien Eté Indien(s), le PETR du Pays d’Arles a invité une jeune artiste et cheffe de cuisine, Lilly Gratzfeld, alias Rosa Pilpel à présenter une installation éphémère de design culinaire avec des produits du collectif « Entre Alpilles, Crau et Camargue ».
