Annoncé par la ministre de la Culture Rachida Dati, le 22 janvier dernier, le « Printemps de la ruralité » est une concertation qui vise à recueillir les idées et les propositions des professionnels et de l’ensemble des citoyens sur la vie culturelle dans les territoires ruraux. En Région Sud, le rendez-vous était à Château Arnoux Saint Auban, dans les Alpes de Haute-Provence.
C’est au Théâtre Durance, labellisé Scène Nationale l’année dernière, que les acteurs de la culture en Région SUD se sont réunis ce 26 mars pour la concertation régionale du Printemps de la Ruralité. 300 personnes ont participé aux ateliers d’intelligence collective conçus et animés par la Ligue de l’Enseignement. Objectif ? Faire remonter forces et faiblesses d’un secteur engagé qui ne demande qu’à être écouté.
Le Printemps de la ruralité, kezako ? © Bleu Tomate
Ne pas viser que les saisons touristiques
Un tiers des Français vit en milieu rural. En Région Sud, ce sont 1,2 million d’habitants, soit 23% de la population régionale, qui vivent en zone rurale. L’enjeu est de taille. Mais, il ne s’agit pas ici d’amener la culture en territoire vide. L’appel des professionnels du secteurs est au soutien des nombreuses initiatives culturelles, artistiques et pédagogiques qui sont implantées au cœur des territoires, au plus près des habitants. Ainsi, lors de la restitution en plénière des ateliers du matin, l’heure a été au partage, aux coups de cœur et à quelques « coups de gueule ». « Il est nécessaire d’inscrire les actions culturelles dans la durée et de ne pas viser que les saisons touristiques », a surligné une intervenante. « Nous avons besoin d’être entendus, et soutenus car souvent nous portons à bout de bras, par manque de moyens financiers, nos initiatives avec des artistes pourtant géniaux et un public qui est toujours au rendez-vous », lui fait écho une autre.
Des facilitateurs graphiques ont mit en images les résultats des ateliers. © Bleu Tomate
Il est ressorti des ateliers un investissement au long cours avec des regards différents en fonction des spécificités des territoires, mais des constats similaires. Parmi les axes de développement, la transversalité entre culture et agriculture a été évoquée, ainsi que la demande d’une régie culturelle commune, qui puisse mettre en avant les actions culturelles tout comme les offices de tourisme mettent en valeurs les circuits d’accueil locaux.
« Partir du territoire et de ses projets »
Le préfet de Région, Christophe Mirmand, a salué l’engagement et la franchise de ses interlocuteurs dans une salle pleine. « Nous devons partir du territoire et de ses projets pour y amener des moyens en ingénierie et en ressources financières », a-t-il affirmé. Faire remonter les initiatives et les besoins du local au national est justement ce qu’attendent les acteurs de la culture en milieu rural.
Restitution de la journée dans la salle du Théâtre Durance. © Bleu Tomate
La Région Sud a clôturé les concertations organisées dans toutes les régions en collaboration avec les directions régionales des affaires culturelles (DRAC/DAC). La restitution de cette journée de travail sera partagée aux Assises nationales de la culture en milieu rural. Elle en présentera les fruits. En sortira une feuille de route visant à renforcer la place de la culture au cœur des territoires ruraux.
