Jeudi 30 juin, à l’occasion de la réunion de son conseil, la métropole Aix Marseille Provence a décidé de réunir une commission autour du projet pour « travailler sur sa destination ». Deux jours plus tôt, les forces de l’ordre avaient évacué « les zapatatistes » qui occupaient les lieux.
« Une décision avait été prise en son temps par le territoire de Pertuis, elle nous revient aujourd’hui avec les élus de la métropole, a précisé Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix Marseille Provence, ajoutant : on ne peut pas d’un côté prôner le développement économique et la souveraineté alimentaire et supprimer des zones qui peuvent servir à la protection de l’environnement ».
L’élue évoquait ici le fait que les 87 ha visés pour l’extension de la zone industrielle de Pertuis sont inondables. Et qu’ils servent de zones d’expansion de crues.
Un projet vieux d’une quinzaine d’années
Le projet d’extension a soulevé bien des oppositions. Un collectif d’association dont le syndicat agricole la Confédération paysanne et l’association Terres Vives Pertuis a vu le jour. Pour eux, à l’heure où tous les discours prônent le zéro artificialisation, la sauvegarde des terres fertiles et la relocalisation de la production et de l’alimentation au nom de la souveraineté alimentaire, ce projet est tout simplement un non-sens et un mauvais coup supplémentaire porté aux agriculteurs, aux citoyens et à la planète.
Un nouvel espoir pour les défenseurs des terres agricoles
Les opposants ont déposé des recours juridiques pour contester le projet. Et une occupation de certains terrains était en cours depuis novembre dernier, y compris celle de 4 maisons. Les « zapatatistes » avaient semé patates, blé et maraîchage. Mais le 28 juin dernier, les forces de l’ordre les ont délogés sur décision judiciaire.
Encore sous le coup de l’émotion, Nicolas témoignait. « A 7 heures du matin, les gendarmes sont entrés dans les maisons occupées, ont fait sortir la trentaine de personnes qui s’y trouvaient et des entreprises ont embarqué toutes leurs affaires dans des bennes. Ils ont muré les maisons et barré l’accès à la zone avec des blocs de pierre. Des terres fertiles, irriguées et cultivées, s’indignait le jeune agriculteur, en pleine crise sur le blé notamment, ils ont piétiné des épis que l’on s’est efforcés de sauver pour les récolter ! Ils ont arraché de jeunes pommiers et abricotiers… »
La balle est désormais dans le camp de la Métropole.