Un château, une église, mais aussi une fontaine, un lavoir… les pierres racontent notre histoire. Architecte du Patrimoine pour le Parc naturel régional du Luberon, Patrick Cohen contribue à la réhabilitation et à la préservation des monuments historiques… afin de prolonger ces récits patrimoniaux. Rencontre.
« Quand j’avais huit ans, j’ai découvert, par le biais d’une connaissance de mes parents, un plan d’architecte. J’ai été fasciné par cet immense document, qui se dépliait et se pliait de façon complexe, par tous ces symboles. C’est ainsi qu’est née ma vocation. J’ai suivi des études d’architecture et travaillé sur des bâtiments récents. Mais la passion de l’histoire était ancrée en moi. J’ai donc repris mes études à l’Ecole de Chaillot, qui forme tous les Architectes du Patrimoine de France. » explique Patrick Cohen.
Eviter les impairs historiques
« En tant qu’Architecte du patrimoine, je suis spécialisé dans la restauration, la réhabilitation et l’aménagement de sites patrimoniaux, notamment des bâtiments protégés. Une grande part de mon travail consiste à étudier des édifices, une tour, une église. Je prends des photos, je relève de nombreux détails sur les matériaux utilisés, les techniques de construction. L’informatique a quelque peu supplanté la table de dessin pour établir le dossier graphique. Je dois également rechercher des financements, suivre les relations avec les partenaires. Il est important de réfléchir à la destination d’un bâtiment réhabilité. Ainsi, la tour de défense du château de Buoux est appelée à devenir un pigeonnier. »
Patrick Cohen vérifie l’altitude des murs pendant les travaux de remontage des maçonneries du XVIIIe siècle au château de Buoux. Crédit photo : PNR Luberon
Un patrimoine, mais aussi un devenir
« Je travaille pour le Parc naturel régional du Luberon depuis 1993. Mon travail ne se limite pas à l’étude des bâtiments, j’intègre toutes les dimensions urbaines et paysagères à mes études. Un village, c’est une histoire, un patrimoine, mais aussi un devenir. Avec ses paysages magnifiques, ses bourgs, ses villes, sa culture, le Parc naturel régional du Luberon est un territoire d’une grande richesse. Il est important que tous les acteurs se mobilisent pour éviter une dégradation de notre paysage. Ainsi, les espaces d’entrée de villes doivent être requalifiés pour éviter leur uniformisation et le développement de zones commerciales sans âme ».
En réunion de chantier, Patrick Cohen présente le chantier du château de Buoux aux élus du territoire. Les relations avec les partenaires sont un aspect très important du métier d’Architecte du Patrimoine. Crédit Photo : PNR du Luberon
Résidence d’apparat pour les familles aristocratiques, le château de Buoux est aujourd’hui un centre d’immersion dans la nature pour les scolaires. Crédit Photo : PNR Luberon
Le château de Buoux, une histoire mouvementée
Edifié au début du XVIe siècle, sur la voie antique reliant Apt à Marseille, le château de Buoux a connu une histoire mouvementée. A l’origine, la famille Pontevès érige le corps du logis, les enceintes et portails au sud et les bâtiments annexes de l’entrée. Au XVIIe siècle, Louis de Pontevès, devenu marquis de Buoux transforme le château en une confortable demeure aristocratique. A l’aube de la Révolution française, le château fait l’objet de multiples ventes. En 1986, le Parc naturel régional du Luberon acquiert le site pour créer le Château de l’Environnement. Il accueille aujourd’hui un centre de vacances du réseau Léo Lagrange pour des groupes scolaires qui viennent s’immerger au cœur de la nature. Le château de Buoux et son domaine sont classés au titre des monuments historiques depuis 1996.
