Au pied des Alpilles, dans le domaine familial qu’elle habite aujourd’hui, l’actrice et réalisatrice Charlotte de Turckheim n’en finit pas de profiter d’un cadre qui l’enchante et la ressource. Elle nous a raconté son amour pour ce territoire, et son envie de le protéger mais aussi de le partager.
L’accueil est simple et chaleureux. Le cadre magnifique : chênes, oliviers, amandiers, lavande et la vue imprenable sur les Alpilles. « Ma maison, c’est ici. Et pour mes enfants aussi. Je partais travailler à Paris, mais mon cœur est ici. Pour moi c’est le plus beau pays du monde » explique tranquillement Charlotte de Turckheim. Et particulièrement le village d’Eygalières, « au pied de la montagne, il faut venir exprès ici, le village est un peu caché ! ».
Le pays magique de l’enfance
Elle a pourtant voyagé un peu partout, mais rien ne vaut à ses yeux une randonnée à cheval dans les Alpilles. « J’aime cette minéralité, cette pierre blanche, qu’égaillent les rayons du soleil. Et puis ces collines ont du caractère ! Je trouve ici un mélange de force et de sensualité. Et j’adore la pureté du ciel l’hiver » poursuit cette amoureuse d’un territoire auquel la rattache les souvenirs d’enfance, et particulièrement les premiers amandiers en fleurs ! Son père a acheté le domaine il y a une cinquantaine d’années et la famille y passait toutes les vacances.
Slow tourisme
Aujourd’hui, pour partager ce royaume, Charlotte et son mari proposent gîtes et chambres d’hôtes au Domaine Mas Notre-Dame. Et offrent à leurs hôtes une découverte du pays qui conjugue balades à pied, à cheval ou à vélo et consommation de produits locaux. « On veut faire ici un tourisme tranquille, qui ne prend pas trop de place ».
Mais Charlotte de Turckheim n’a pas toujours été écolo. « Ma génération a été très consumériste, on ne se posait pas de questions à ce moment sur ce que l’on mangeait ou buvait, du moment que c’était bon ! » reconnait-elle dans un sourire.
La prise de conscience, l’illumination même, ce sont ses filles, encore gamines, qui l’ont provoqué, en lui faisant remarquer qu’elle gaspillait l’eau en se brossant les dents ! Le reste a suivi, changement de modes de consommation et respect de la nature.
A la recherche de l’accord parfait
Sur le domaine, le couple a conservé les arbres et fait appel à des artisans locaux pour les constructions. L’utilisation des plastiques est réduite au maximum, le potager est bio et en permaculture. Des séjours « détox » sont proposés, avec le partenariat de Clairière et Canopée, une pratique qui se veut très respectueuse de la nature et des habitants.
Une démarche partagée par d’autres et qui porte ses fruits. « J’ai l’impression que le massif va bien. Moi je constate le retour d’oiseaux, d’insectes, de papillons… Quand j’étais petite il n’y en avait pas… ». Deux regrets, malgré tout : le petit nombre d’agriculteurs bio. Même si Charlotte de Turckheim est consciente du prix élevé du foncier dans ce secteur privilégié. Et le comportement de certains chasseurs qui –à ses yeux- manquent de civisme et de respect pour l’environnement.
Pour un territoire protégé mais vivant
Attachée à ce territoire, Charlotte de Turckheim ressent aujourd’hui le besoin de s’y investir et d’y développer des projets. Ce n’est pas un hasard si le film qu’elle réalise, « Mince alors, la rechute », doit se tourner à Maussane. « J’ai envie de filmer les Alpilles sauvages », explique-t-elle. Un projet reporté momentanément pour cause de COVID 19 !
Dans un chêne du parc, la famille a fait construire une terrasse d’observation des oiseaux. Elle a été étudiée pour ne pas blesser l’arbre qui l’abrite. Et accueillir les amoureux de l’observation de la nature. Comme une oasis au cœur d’un domaine paisible, lui-même au sein d’un territoire d’exception, celui du Parc des Alpilles. Toujours cette envie de partage !