Tel est le thème de la 9ème édition de la Faites sans OGM, les 25 et 26 février à Avignon. Deux jours de réflexion et d’échanges ouverts au public autour des OGM mais aussi des solutions alternatives.
Et parmi ces solutions alternatives, la Ferme de la Durette, dans la ceinture verte d’Avignon. Ici est menée, avec les chercheurs du GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique), une expérimentation en agroforesterie (lire ici l’article Bleu Tomate du 21 mai 2016). La Durette était donc le site exemplaire pour la présidente de Foll’Avoine, pour présenter à la presse le programme de la Faites sans OGM, organisée par son association.
Mireille Lambertin, pdte de Foll’Avoine, et Fr. Warlop du GRAB avec les clients et les paysans de la Ferme de la Durette
Comment se nourrit-on ?
Pour Mireille Lambertin, médecin et faucheur volontaire, la présence des OGM en agriculture entraîne toute la société dans une vision du monde non choisie par les citoyens. Brevets sur le vivant, dégâts sur l’environnement avec les plantes OGM pesticides, opacité sur les risques sanitaires… Autant de questions en suspens.
Et si aujourd’hui, à force de luttes et de mobilisation, les OGM ont presque disparu des campagnes européennes, la présidente de Foll’Avoine tire la sonnette d’alarme « sur les OGM qui ne disent pas leur nom. »
Colza et tournesol OGM en France
Ces nouvelles plantes, obtenues par mutagénèse –et non par l’ajout d’un gène extérieur- ne sont pas visées par la Directive Européenne 2015/412 qui définit les OGM. Elles ne sont ni tracées ni contrôlées. Mais pour Mireille Lambertin : « on doit pouvoir choisir, là on nous prive de notre pouvoir de réflexion ».
Pour les opposants, ces plantes posent les mêmes problèmes que les autres OGM. Un nouveau bras de fer est donc engagé au plan européen entre les institutions et les défenseurs de l’environnement et de la santé.
La Faites sans OGM à Montfavet
OGM, semences, agroforesterie et micro-fermes : toutes ces questions seront abordées les 25 et 26 février. Parmi les conférenciers, des scientifiques ou chercheurs, des techniciens et des acteurs de terrain locaux. Ils sont paysan-boulanger, apicultrice ou éleveur de moutons et apporteront leur témoignage.
Repas Bio
Pendant ces deux jours, une quinzaine de stands permettront à différentes associations et médias – dont Bleu Tomate -de se faire connaitre. Les visiteurs pourront se restaurer sur place avec des produits bio. Enfin, samedi soir La Caravane Namasté donnera un concert. (5€).
La Ferme de la Durette
Aujourd’hui, 3 ha sont cultivés en maraîchage et vergers. Poireaux, salades, blettes, radis navets et carottes font le bonheur d’une cinquantaine de clients qui viennent remplir leur panier toutes les semaines. Et la liste d’attente est déjà longue…
Vente des légumes à la ferme
Deux jeunes agriculteurs sont installés sur la ferme, Julien Ronzon et Sandrine Le Pinsec. Ils travaillent main dans la main avec les techniciens du GRAB. Après une première année d’exploitation, ceux-ci mettent en place les outils de suivi. Il s’agit de choisir les variétés les mieux adaptées à l’agriculture bio. Tous travaillent aussi à développer la biodiversité, gage d’un écosystème équilibré.
En 2018, les deux jeunes paysans devront atteindre le seuil de rentabilité. Car l’expérimentation de la Durette sera exemplaire et reproductible –et donc un plein succès- si elle est équilibrée sur le plan économique.
