
Suite à notre rencontre avec les élus de la commune de Jouques (voir article), nous avons voulu connaître la position de la Chambre d’Agriculture sur le dispositif de Zone Agricole Protégée (ZAP). C’est elle qui accompagne les collectivités dans les Bouches-du-Rhône. Corinne Achard, chef de projet du Pôle Aménagement Rural du Pays d’Aix, nous en dit plus.
Qu’en est-il des zones agricoles protégées dans le département ?
Dans les Bouches-du-Rhône plusieurs projets existent ou sont en cours. Par exemple en Pays d’Aix, des ZAP ont été créées sur les communes de Vitrolles, Pertuis et Jouques bien sûr. D’autres sont en projet comme Cabriès et le Tholonet. En outre, se dessine le premier projet intercommunal qui regroupera les communes de Septèmes les Vallons et les Pennes Mirabeau.
Les ZAP sont prioritairement situées en zone péri-urbaine, mais pas uniquement ! Nous avons l’exemple d’Aurons, dans le massif des Costes. Une commune préservée et en milieu naturel s’il en est…
Est-ce pour les communes le seul levier dont elles disposent pour préserver leurs terres agricoles ?
Je tiens à préciser une notion importante : le classement en ZAP de zones agricoles est TOUT sauf une mise sous cloche de ces terres !! En totale cohérence avec le PAT de la Métropole Aix-Marseille, la politique de la Chambre d’Agriculture est avant tout d’utiliser ce dispositif pour développer l’agriculture. Il s’agit de mobiliser du foncier pour mettre en œuvre différents types d’actions. Cette ZAP ne gèle pas la constructibilité des terrains, elle l’oriente vers des usages agricoles. Si un besoin en bâtiments d’exploitation ou d’habitation pour l’exploitant est identifié, il sera pris en compte, et ce dans l’intérêt du projet.
Quel est le type d’intervention de la Chambre d’Agriculture ?
Notre rôle est d’établir un pré-diagnostic, qui a pour vocation d’identifier sur les zones agricoles concernées le meilleur type d’exploitation à mettre en oeuvre.La priorité est de valoriser des surfaces non utilisées pour favoriser l’installation de nouveaux exploitants.
Nous sommes aujourd’hui clairement dans un processus de relocalisation des productions, de valorisation des circuits courts, mais pas uniquement. Nous adaptons nos préconisations aux besoins du territoire concerné.
Par la suite, le suivi et l’animation du plan d’action ne relèveront pas nécessairement de notre responsabilité. Il se déclinera en plusieurs types d’actions. Ce pourra être la création d’un marché paysan, le développement d’une nouvelle filière ou le renforcement de productions existantes. Par exemple, nous avons eu l’occasion d’identifier la nécessité de créer des chemins permettant l’accès à des parcelles en production.
En tout état de cause, nous sommes plutôt sur le modèle d’exploitations de petite taille. Avec un ancrage incontournable en agriculture durable.