Un projet audacieux d’Eco Campus voit le jour dans le quartier de la Pointe Rouge. Porté par le lycée Marseilleveyre et le lycée professionnel agricole des Calanques, ce programme éco-citoyen pour les élèves sera centré autour de parcelles maraîchères bio.
Sensibiliser les plus jeunes au développement durable sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions. Le jeudi 11 octobre, une grande réunion associait les directions du lycée Marseilleveyre et du lycée professionnel agricole des Calanques, les élèves éco-délégués, les professeurs concernés par le projet et les responsables de l’Inspection Académique et de la Chambre d’Agriculture pour évoquer ce sujet. Autour d’un projet initié par les deux établissements : la création d’un Eco-Campus.
Des établissements engagés depuis longtemps
En milieu scolaire, cette sensibilisation est souvent le fruit d’initiatives spontanées et disparates. Potagers bio, composteurs ou actions de ramassage de déchets… nombreux sont les écoles primaires, collèges et lycées à avoir développé leur projet, chacun avec leur propre réseau.
Par leur proximité géographique, l’engagement des équipes d’encadrement et des professeurs référents Développement Durable ainsi que l’implication des éco-délégués, les établissements de Marseilleveyre et des Calanques ont développé depuis plusieurs années des actions communes. Comme la création conjointe d’un jardin méditerranéen, ou d’une gestion des déchets recyclables mutualisée.
Bien que ces établissements dépendent de deux ministères différents, Education Nationale pour l’un et Ministère de l’Agriculture pour l’autre, ils souhaitent faire bouger les lignes administratives et aller plus loin avec le projet d’un Eco Campus partagé.
Eco Campus : des bénéfices collectifs
De quoi s’agit-il ? D’un côté, le collège et le lycée Marseilleveyre sont situés sur un grand parc de 13 hectares dont de grandes parties sont inutilisées. De l’autre, le lycée agricole des Calanques dispose du savoir-faire et du matériel nécessaire à une exploitation agricole.
L’Eco Campus consistera à mutualiser les atouts de chacun des sites pour créer des parcelles de maraichage et de cultures exploitées en bio. « Un projet qui porte les valeurs de demain », souligne Claire Gérardin-Moreconi, proviseur du lycée Marseilleveyre. Richard Mathieu, professeur au lycée des Calanques en parti déchargé par le Ministère de l’Agriculture pour porter le projet en a présenté les caractéristiques. Les avantages attendus de ce partenariat sont nombreux.
Dans les grandes lignes, d’un point de vue pédagogique, les élèves auront une exploitation agricole « sous les yeux ». La saisonnalité des fruits et légumes, la biodiversité, le rythme de la nature n’auront plus de secret pour eux ! Et les parcelles pourront servir de support de cours grandeur nature pour les professeurs.
Par ailleurs, le projet va permettre de concevoir et de tester des modèles d’agriculture urbaine, encore balbutiante. Ils auront vocation à être transférés aux futurs porteurs de projets agricoles en ville. Le lycée agricole pourra ainsi élaborer des formations et des supports pédagogiques spécifiques sur les circuits courts, l’agroécologie ou encore les spécificités de l’accès au foncier en zone urbaine.
Il s’agit également de concevoir et développer un atelier de transformation des produits agricoles pour les besoins des cantines, des formations et des agriculteurs. Une synergie qui apportera aussi des avantages économiques. Autre bénéfice direct pour les élèves: la production servira à approvisionner les cantines scolaires en fruits et légumes frais, bio et locaux.
Un projet Vert qui n’a pas fini de pousser
Les différentes phases de préparation et de mise en culture devraient permettre d’atteindre des récoltes satisfaisantes dès 2020.
Mais l’ambition de l’Eco Campus ne s’arrête pas là. Les directions des deux établissements souhaitent ouvrir les élèves à l’éco-citoyenneté. Ce qui englobe la dimension écologique, le respect de l’environnement mais également le respect de ses concitoyens. Ils souhaitent ainsi ouvrir les barrières physiques entre les deux sites pour plus de mixité et d’échanges entre les élèves. Le terme Campus prendrait alors tout son sens.
Enfin, la volonté est d’associer les écoles primaire et maternelle de la Pointe Rouge. Trouver des passerelles pédagogiques pour créer un véritable parcours éco-citoyen pour les élèves, acteurs de l’avenir de notre planète. « Créer une coulée verte qui porterait les enfants de la maternelle aux lycées », illustre Johann Berthaut, proviseur du Lycée Professionnel Agricole Les Calanques. Quand les institutions facilitent l’émergence de tels projets, il faut les encourager.