Naturellement Paysan : essai transformé grâce au public
L’atelier de transformation de fruits et légumes (légumerie), prévu par l’équipe du magasin de producteurs de Coustellet (Vaucluse) va voir le jour grâce au financement participatif. Un pas de plus vers la structuration de circuits courts.
Ouvert en 2014 par une quinzaine de producteurs locaux organisés en coopérative, le magasin Naturellement Paysan a rapidement trouvé sa clientèle. Il dégage aujourd’hui 1 million de chiffre d’affaire. Et une croissance de 15% par an.
Une affaire qui marche
Le projet : proposer des produits frais et locaux, à un prix juste pour le client comme pour le paysan. Un moyen d’assurer à ces derniers des débouchés réguliers, et aux consommateurs une relation directe avec le producteur qui vient au plus loin, des départements limitrophes. Car les coopérateurs sont présents à tour de rôle au magasin aux côtés des 5 salariés. Ils sont maraîchers, paysans boulangers, oléiculteurs ou vignerons…
Naturellement Paysan propose des conserves, confits, plats traiteurs, et bien d’autres préparations encore. En tout, 1500 références vendues.
La restauration collective aussi
Aujourd’hui, 5 à 7% des ventes vont à la restauration collective. Mais ce marché est en pleine croissance. Le secteur, notamment les cantines scolaires, ont aujourd’hui l’obligation de servir des produits frais et locaux (et bio). Dans le même temps, elles ont moins de personnel et manquent d’équipements.
D’où l’idée de Naturellement Paysan de créer un atelier de transformation sur place.
La légumerie paysanne
Outre la création d’un à deux emplois, il permettra de laver, éplucher et conditionner les fruits et légumes frais. Ni additifs ni produits chimiques ! Il ne restera plus qu’à les livrer aux restaurants collectifs.
Mais ce n’est pas le seul avantage. Au fil des saisons, en cas de grosse production, ou de production de produits « hors calibre », l’atelier pourra transformer et vendre au magasin coulis et autres plats préparés. Une façon aussi de lutter contre le gaspillage.
Maraîcher et coopérateur, Nicolas Verzotti n’y voit que des avantages. « Pour les producteurs, ce sera un plus par exemple en fin de saison. Et on garantit la fraicheur, car on tient les 2 bouts de la chaîne, la production et le conditionnement. Ca intéresse la restauration collective. »
Trouver les sous
Coût de l’investissement : 150 000 €. Grâce aux fonds européens FEADER et à la structure Initiative Cavare et Sorgues, 90 000 ont été trouvés. Manquent 60 000€. Porte close du côté des banques. De quoi énerver un peu Thierry Gueytte, le président de la Société Coopérative Agricole. « Il existe une frilosité des banques à jouer leur rôle, elles récoltent de l’argent mais ne le remettent pas dans des projets de terrain qui tiennent la route. »
La société civile
Alors l’équipe de Naturellement Paysan lance une campagne de financement participatif, grâce à un site dédié. Objectif : récolter 20 000€. Après une rallonge de 15 jours, il est atteint ! 120 donateurs se sont manifestés. De quoi réjouir Nicolas Verzotti. « La question de la territorialité est importante. Là, sur un point de vente local, on voit que les gens suivent, il y a quelque chose qui se passe. »
Thierry Gueytte aussi est heureux d’avoir rencontré l’adhésion des clients, des fournisseurs et autres soutiens. Désormais, l’équipe peut lancer le projet. Installer les panneaux, la ventilation et les équipements pour le froid. En parallèle, il faut continuer à chercher des financements, sans doute auprès d’acteurs privés.
Pari réussi
Date d’ouverture prévue pour « la légumerie paysanne »: avril 2018 ! Avec ce succès, c’est l’espoir d’une alimentation plus saine pour tous qui se concrétise. Et d’un système qui valorise le travail des paysans. A l’opposé des modèles de la grande distribution.
Pour aller plus loin
Les projets ne manquent pas à Naturellement Paysan.
-Une association des magasins de producteurs PACA a vu le jour, adossée au réseau TRAME. Elle donne plus de visibilité, de force de frappe et améliore la communication et le partage d’info.
-Un projet d’Ecommerce, avec le soutien du PNR Luberon. L’idée est de desservir les villages ou hameaux qui ne sont plus desservis par un point de vente local. A destination des particuliers, mais aussi des restaurateurs, notamment saisonniers…
A 25 ans, elle quitte la Provence et s’installe à Bordeaux où elle exercera son métier de journaliste à la télévision régionale. Avec une préférence pour les reportages sur l’environnement qu’elle tourne en Aquitaine mais aussi dans d’autres régions et d’autres pays. De retour en Provence en 2014, elle rencontre le projet Bleu Tomate qui répond pleinement à son envie de témoigner et d’agir sur le terrain, pour les humains et la planète.
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