Engrais naturel
de bonnes idées

Une micro-forêt pousse à Lagnes

les jardiniers bénévoles s'activent dans la future microforêt

Planter des arbres, qui n’en a pas rêvé ? Oui mais où, lesquels, comment ? Pour le citoyen moyen, la micro-forêt apporte une réponse. Dans le village de Lagnes (84), France Caujolle est passée à l’acte, avec sa famille, ses amis et connaissances. Un vrai bonheur !

Le beau soleil et le petit air frais de janvier accompagnent les jardiniers amateurs. Munis d’arrosoirs et de bêches, ils s’activent au pied de la maison de France. Un espace de 100 m2 a été retourné en octobre dernier. Terre végétale enrichie et paille locales ont été apportées. L’heure est à la mise en terre de trois cent plants, achetés dans une pépinière bio de Saillans (dans la Drôme voisine) et une autre de Rognes (13).

Micocouliers, chênes verts, hêtres, alisiers, noisetiers, charmes, amandiers et d’autres encore… France a choisi uniquement des espèces endémiques, plantées par trois au m2. Elle a panaché arbustes, arbres moyens et grands. Un arrosage au goutte-à-goutte aidera les végétaux pendant deux ou trois ans.

 

Pour mettre en terre 300 plants en quelques semaines, France a fait appel à de nombreux bénévoles ©JB

Recréer des sanctuaires

« Je voulais redonner une chance à un bout de terre de redevenir primaire pour les oiseaux, les insectes, et provoquer une baisse de la température attendue de 2 à 3° », explique France. Cette jeune retraitée a grandi dans le potager de son grand-père et toujours jardiné. « J’ai été séduite par le côté colibri, apporter sa petite goutte ! »

Avant de se lancer, France a suivi une formation FONA (FOrêts NAtives), proposée par le site Permafforest. A noter que plusieurs structures et associations prodiguent également informations et conseils techniques. Des connaissances nécessaires pour l’étude des sols, la recherche d’essences et l’entretien. Avec l’arrosage, elle a investi environ 4 000€ dans sa micro-forêt.

 « C’est une action pour la planète, parce que la micro-forêt c’est un poumon vert pour le territoire, pour la terre et la biodiversité » poursuit-elle. On se prive de l’usage d’un lieu pour qu’il redevienne naturel, plus de piétinement c’est davantage de vie. »

 

La parcelle de 100 m2 est au pied de la maison et tout près de la petite route qui mène à Lagnes, dans les Monts de Vaucluse ©JB

Car l’objectif, plantation faite, est de ne plus pénétrer dans la micro-forêt. A elle de croitre et se développer à sa guise. Retour de la biodiversité, captation de carbone, lutte contre l’érosion des sols et îlot de fraîcheur, l’intérêt est évident. Mais la taille réduite de la parcelle nécessite la multiplication des projets pour obtenir des résultats.

Un chantier participatif

« Je trouve que c’est une super idée, à la fois la micro-forêt pour le bien-être, la biodiversité et la réoxygénation et puis le côté participatif. Ca me donne envie d’en créer une chez moi » s’enthousiasme Brigitte. Cette habitante de Lagnes a planté chez France un charme, un chêne et un hêtre. Enfants et petits-enfants, amis et voisins, tout le monde a pu participer. Au total une quarantaine de paires de bras et autant de bonne volonté ont mené à bien ce chantier participatif.

 

 

Les solides tuteurs protègeront les fragiles plants le temps qu’ils prennent taille et vigueur, trois sont plantés par m2 ©JB

« Quand elle m’a expliqué son projet, j’ai trouvé ça formidable, France est très impliquée dans le bénévolat, elle m’a proposé de venir ici et c’est un bonheur ! » constate Ghislaine, une amie venue spécialement du Havre. Elle a planté tilleul, amandier et cornouiller. « Ici il y a un projet réfléchi, documenté, elle est entourée et ça a du sens… Et puis c’est intéressant de créer des sanctuaires, des endroits où on ne va pas et où on laisse la nature vivre. Il faut relayer ces initiatives ».

Planter pour les générations futures

La micro-forêt de France est en bord de route, et la propriétaire espère recevoir beaucoup de visites, planteurs, voisins, scolaires ou simples passants. Et pour celles et ceux qui n’ont pas de terrain disponible, elle ne manque pas d’idées. « On peut proposer l’idée à la commune sur une parcelle municipale, monter une association pour se regrouper en amont, pour mutualiser l’achat des plants, la formation ou l’arrosage ».

 

 

France Caujolle a créé une microforêt devant sa porte avec le concours d’une quarantaine de bénévoles ©JB

Et puis France a mis à contribution ses petits-enfants. Et pense à organiser des ateliers pour les plus jeunes. Avec l’idée qu’ils devront faire mieux que nous. Alors, planter une micro-forêt, ça vous tente ?

Micro-forêts natives

Dans les villages, mais aussi en zone urbaine, le concept de micro-forêt native se développe. Un peu partout, des collectivités ou des groupes de citoyens adhèrent à la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki.
Celui-ci promeut la plantation dense de jeunes arbres. Au bout de trois ans, la plantation, autonome, évolue spontanément pour atteindre l’aspect d’une forêt mature, plus rapidement qu’une forêt classique, selon ses promoteurs.
Développée sur de petites surfaces, la micro-forêt ne répondra pas à elle seule aux besoins de couverts arborés. Mais elle y a toute sa place aux côtés des haies, des parcs et squares et forêts moins denses mais plus étendues.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *