Au nord des Bouches-du-Rhône, ce territoire n’accueille pas seulement des stars parisiennes. C’est aussi une aire naturelle reconnue, marquée par des reliefs rugueux, une agriculture féconde et des villages à forte identité provençale. Bienvenue au cœur du Parc naturel régional des Alpilles.
Dans Alpilles, il y a Alpes et le visiteur venu de la vallée du Rhône ou de la plaine de la Crau ne peut qu’être saisi par l’apparition soudaine de ce massif calcaire décharné, 30 km de long pour 10 km de large. Entité géographique indiscutable, les Alpilles s’étendent de Tarascon à l’ouest à Orgon à l’est, entre le Rhône et la Durance. Un bloc homogène conséquence du soulèvement des Pyrénées et des Alpes puis de la lente érosion des roches sédimentaires depuis l’ère secondaire.
Une roche, la bauxite !
Certes, l’altitude n’est pas comparable à celle des reliefs savoyards. Le point culminant des Alpilles, les Opies, ne se dresse qu’à 496 m d’altitude. Mais environné de plaines, la ligne de rocaille nue dressée dans le ciel « fait » son petit effet de montagne.
Elle a par ailleurs donné son nom à deux types de roches : la bauxite et le calcaire urgonien. La première a été découverte en 1821 dans une mine des Baux de Provence, où sa couche atteint jusqu’à 20 m d’épaisseur. Le second provient d’Orgon et témoigne d’une ère spécifique de dépôts sous-marins sous climat tropical.
Vigne et olivier
Au pied de cette entité s’égrène, au nord et au sud, un chapelet de villages méditerranéens à forte vocation agricole… et touristique. Seize communes se partagent le territoire. Parmi elles, Les Baux-de-Provence est la seule, avec Eygalières, à être réellement installée au cœur du massif. Posée en belvédère sur le relief calcaire, elle est tournée au sud vers la plaine de la Crau.
Composantes essentielles du paysage, la vigne et l’olivier sont les deux mamelles agricoles des Alpilles. Mouriès, au sud, est ainsi considérée comme la capitale française de la production d’olives. L’huile « de la vallée des Baux-de-Provence » bénéficie d’une AOC depuis 1997.
AOP et IGP
La vigne lui fait concurrence. L’AOP des Baux-de-Provence et l’AOC Coteaux d’Aix-en-Provence, complétées par l’IGP Vin des Alpilles, ont conféré aux vins du cru leurs lettres de noblesse. Les vignobles s’étendent dans les plaines de part et d’autre du massif et grimpent les premiers versants jusqu’à aller se nicher dans des recoins calcaires presque inaccessibles. Pas une commune qui n’ait son domaine ou sa cave, certaines prestigieuses.
Conversions en bio
Le poids agricole des Alpilles (l’olive, le vin mais aussi le maraîchage, l’arboriculture, les champs légumiers…) est symbolisé par le marché de gros de Saint-Etienne-du-Grès. Chaque jour, les commerces alimentaires et les forains du département viennent s’y approvisionner. Il est aussi caractérisé par la conversion en bio de nombreux producteurs, mus par la demande du marché et une démarche volontaire en faveur de l’élimination des intrants chimiques.
Tourisme roi
Le tourisme est l’autre poumon économique du territoire. Avec ses paysages grandioses, ses villages de charme (Les Baux, Saint-Rémy-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Eygalières, Fontvieille….), son célèbre moulin de Daudet, ses ruines romaines de Glanum et ses Carrières de Lumières, les Alpilles, à forte identité provençale, ont séduit une population de visiteurs plutôt haut de gamme, en témoigne la présence de nombreuses résidences principales ou secondaires de célébrités.
L’accueil touristique est réparti entre les plus de 15 000 lits que compte le territoire, dont beaucoup d’hôtels et de chambres d’hôtes haut de gamme.
Programme LIFE Alpilles
C’est l’ensemble de cette entité – ses 50 000 hectares et ses 68 000 habitants – que le Parc naturel régional des Alpilles, créé en 2007, a pour mission de préserver et de valoriser.
Protection de la nature et de la faune (programme LIFE en faveur de 13 espèces d’oiseaux, dont l’aigle de Bonelli et le vautour percnoptère), renforcement de la biodiversité et essor de l’écotourisme sont, parmi d’autres, les actions majeures engagées par le parc. Des démarches déployées avec le souci du maintien des équilibres autour des activités existantes.