Le Tiers-lab des transitions : un an déjà !

Forte de ses 150 coopérateurs, la SCIC Tiers-Lab des Transition pense à l’avenir avec une nouvelle levée de fonds qui sera clôturée fin janvier. Objectif ? Pérenniser le projet et le partager avec le plus grand nombre. Rencontre.

Voilà un an que la Bastide du XVII^e nichée en plein cœur des Chutes-Lavie accueille coworkers, riverains et simples curieux dans un espace confortable et accueillant. Un an que ce parc boisé de 6000 m2 a été remis à neuf tout en sauvegardant sa biodiversité, ses bassins de rétention d’eaux et son puits.

« Avec treize résidents, dont le cabinet d’architecte qui a géré la rénovation des lieux, 20 coworkers réguliers, l’activité du Tiers-Lab est la somme de ces compétences », se réjouit Claire Demaison, co-fondatrice de la SCIC qui porte le projet. L’ambition ? Rendre ce lieu un espace d’expérimentation et de régénération.

Co-construire l’expérimentation

Initié et piloté par la société coopérative (SCOP) LICA – Laboratoire d’Intelligence Collective et Artificielle, le Tiers-Lab a vocation à être un lieu démonstrateur des transitions écologiques, sociales et numériques. Le chantier lui-même a été notamment mené selon le principe de l’écoconstruction. Une partie de la rénovation, gérée par la SCOP Anatomies d’Architecture, a été réalisée avec la terre excavée dans le jardin. « Nous avons réutilisé la terre d’excavation pour faire des briques en terre crue qui ont, en plus du côté zéro gaspi, des propriétés d’isolation très intéressantes et même d’absorption de l’humidité. Ce qui en fait un enjeu de santé non négligeable », précise l’architecte Alice Mortamet.

La terre excavée dans le jardin a servi pour les travaux de rénovation. © SP

« Cette approche est novatrice et représente une nouveauté pour les maîtres d’ouvrage, ce qui a soulevé aussi des questionnements en termes d’assurance par exemple », précise la co-fondatrice. Le chantier n’a pas été seulement physique. C’est une nouvelle vision de l’espace et de l’aménagement qui a été expérimentée ici.

Des enjeux de régénération de la nature et des liens sociaux

« Nous avons fortement voulu garder les bassins de récupération d’eaux, il y en a trois dans le jardin », revendique Claire. Aujourd’hui, tout cela sert de support aux ateliers pédagogiques qui sont proposés tout au long de l’année et en fonction des saisons.

Et la saisonnalité, pour se reconnecter au rythme de la nature, a été le fil rouge de la programmation : 4 fêtes de quartiers pour célébrer chaque saison ont permis de rassembler près de 2000 personnes dont 60% habitants du quartier. Lieu de travail et de services (coworking, formation, atelier, FabLab), le Tiers-Lab des Transitions est aussi un lieu de vie et de rencontres grâce au café et la cantine solaire, gérée en partenariat avec le restaurant Le Présage.

Le four solaire de la guinguette du restaurant Le Présage. © SP

Une gouvernance partagée pour une croissance exponentielle

Vingt-trois salariés animent l’espace au quotidien, forts du soutien des 150 coopérateurs (citoyens ou entreprises) qui apportent leur contribution. Leur mission s’inscrit dans le 17^e  objectif de développement durable fixé par l’ONU dans son Agenda 2030 et entre dans le plan national interministériel du programme « Nouveaux lieux, nouveaux liens » lancé en 2020 et qui vise à̀ accélérer le développement des tiers-lieux.

Aujourd’hui, le Tiers-Lab des transitions lance son nouvel appel à coopérateurs, ouvert jusqu’au 30 janvier 2025. « En 2023, avec l’aide de 150 coopérateurs, nous avons réussi le pari fou de racheter 6 000 m2 de verdure en plein centre de Marseille pour les préserver et en faire un lieu ressourçant pour toutes et tous, affirme la co-fondatrice. Cette nouvelle levée de fonds nous permettra d’aller plus loin pour devenir un lieu phare de la transition écologique à Marseille ».

A la clé, des activités pour informer et faire changer les comportements individuels, un lieu d’expérimentation et de recherche autour de la transition écologique, un lieu de démonstration pour les innovations.