Un projet d’agriculture urbaine prend forme sur d’anciennes friches du 11e arrondissement de Marseille. « Le Talus », accueillera une production de micro-maraichage, des bacs potagers et un espace de petite restauration au printemps 2019.
Coincé entre la ligne SNCF et la rue saint-Pierre, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de la Cité Air Bel, Le Talus ressemble d’avantage pour l’heure à une friche qu’à un espace agricole. Mais les vues prospectives, sur le site internet du projet, donnent une idée de ce que ce lieu pourrait devenir d’ici un an : un espace agricole ouvert aux riverains, en plein cœur des quartiers Est de Marseille.
Recréer un sol fertile
En attendant d’y produire des légumes, des arbustes ou des fleurs et d’y élever des volailles, les promoteurs du projet reconstituent un sol propice à la culture. Après des travaux de terrassement, des matières organiques issus de déchets verts ont été déversées sur la parcelle Est. La transformation de ces deux terrains de 9000 m2 au total, traversés par la future coulée verte du Parc de la L2 Est, n’avait rien d’évident. Sa nouvelle destinée est même le fruit du hasard, comme l’explique Valentin Charvet, chargé de mission au sein d’HEKO Permaculture, l’association à l’origine du projet.
Un lieu de stockage du chantier de la L2
« Les deux parcelles sont la propriété de l’Etat qui nous les met à disposition. Elles servaient d’espace de stockage pour les entreprises en charge de la Rocade Est. Les travaux terminés, la SRL2 (Société de réalisation de la L2) cherchaient à les valoriser dans le cadre d’un projet de développement durable. » Un courrier envoyé en 2016 par Frédéric Denel, le président de l’association, alors à la recherche de foncier pour la mise en œuvre de son projet d’agriculture urbaine, fait mouche : la SRL2 est séduite par le projet du Talus. Sa mise en application pouvait démarrer.
Une ambition fédératrice
Après la SRL2, l’association convainc des partenaires publics et privés (1) de la pertinence de son projet d’agriculture urbaine. Celui-ci prévoit d’associer les habitants du quartier, les jardiniers amateurs, les familles et les scolaires dans la démarche. L’objectif, à moyen terme, est de fédérer ces différents publics dans une Société coopérative d’intérêt collectif.
Une mise en valeur en deux temps
Pour mener à bien son projet, HEKO Permaculture prévoit un déroulement en deux temps. L’activité de maraîchage occupera 1000 à 1500 m2, sur la parcelle Ouest, et débutera en 2019. La mise en valeur de la parcelle Est (dont le sol devrait rester bétonné), commencera quant à elle d’ici 2020. Elle accueillera des bacs potagers, des haies fruitières, des arbres, une buvette et un espace de petite restauration.
Un autofinancement partiel
Les promoteurs du projet prévoient d’arriver à l’équilibre avec la vente de la production maraichère, d’arbustes et de plantes. La location des bacs potagers et les activités culturelles offriront une seconde source de revenus. Des partenaires publics et privés (1) complètent le dispositif, via un soutien financier et/ou technique. « Le modèle économique n’est pas figé », explique Valentin Charvet. Ce dernier revendique une démarche pragmatique : « Nous progressons par phases successives, avec des bilans d’étapes ». Le plus attendu est pour le printemps et l’été prochains. A cette date, les premiers légumes devraient enfin sortir de terre.
(1) Fondation Macif, Fondation Véolia, Fondation de France, Patagonia, Le Fonds Epicurien Provence, L’Etat, La Région PACA…