Le premier restaurant solaire de France sera marseillais. Il devrait ouvrir ses portes en 2022, sur la technopôle de Château-Gombert. En attendant, il sera possible dès avril de tester la cuisine à La Guinguette Solaire, la mise en bouche en plein air du concept. Ecologique et local.
Une salade d’asperges sauvages, un riz aux petits légumes façon pulao, et pour finir une ricotta, fruits pochés et biscuit crumble… Voici un échantillon des plats que vous pourrez déguster à La Guinguette Solaire. « Nous proposons aux convives de vivre l’expérience d’un futur délicieux », souligne Pierre-André Aubert, à l’origine du concept. « Notre monde doit changer et je veux être acteur de ce changement. C’est la raison pour laquelle je parle au ventre afin de mieux éveiller les esprits ».
La Guinguette Solaire, gastronomie et convivialité. Crédit Le Présage (Photo de Une : de g. à d., Pierre-André, Clément et Thierry, les trois chefs cuisiniers du Présage. Crédit Le Présage).
Une parabole pour donner vie au piano
Dans une autre vie, Pierre-André Aubert était ingénieur en aéronautique. « A 28 ans, j’ai changé de cap et obtenu un CAP cuisine. J’ai alors voulu marier mes compétences techniques et mon amour de la cuisine, autour d’un concept écologique ». C’est ainsi que démarre l’aventure du Présage. Pierre-André Aubert s’entoure de passionnés, parmi lesquels un designer, une ferronnière et une équipe de cuisiniers. Le piano de cuisson fonctionne grâce à un système de miroir Scheffler, une parabole métallique couramment employée dans les pays du Sud, qui suit les rayons du soleil. Ces rayons sont ensuite réfléchis par un second miroir, qui les transmet sous forme de chaleur à une plaque en fonte, qui peut atteindre 450 degrés. Et si le ciel est voilé ? Pas de panique, la fée électricité prend le relais.
Le piano de cuisson fonctionne grâce à un système de miroir Scheffler. Crédit Le Présage.
Cuisine végétale, provençale, métissée
Installée initialement dans la cour de la manufacture collective Ici Marseille l’an passé, dans le 15ème arr., La Guinguette Solaire a fait le plein, avec une quarantaine de convives chaque jour. « Notre clientèle est très diversifiée. Nous proposons du délicieux : une cuisine principalement végétale qui joue avec la carte du marché, voire les cueillettes du jour. Nous privilégions les circuits courts, la cuisine provençale, mais nous puisons aussi notre inspiration dans nos voyages, pour une cuisine du monde métissée ».
Pierre-André Aubert, ingénieur cuisinier et cuisinier ingénieux. Crédit Le Présage.
Un écosystème de 2 700 m²
Ce printemps, La Guinguette Solaire déménage à Château-Gombert. Car c’est ici que le restaurant Le Présage ouvrira ses portes en 2022. Un véritable écosystème sur 2 700 m² comprenant un bâtiment bioclimatique, un jardin comestible et une gestion optimisée des eaux et des déchets. « La cuisine solaire est une partie de notre concept qui vise à réduire globalement de 50 % l’empreinte carbone de notre restaurant par rapport à un établissement similaire. L’impact le plus important étant un régime plutôt végétarien et un approvisionnement local et de saison. Le fourneau solaire en lui-même représente l’équivalent de six tonnes de CO2 non émis par rapport à un fourneau classique ». Pourquoi ce nom de Présage ? « Parce que c’est l’anagramme d’asperge, une des richesses de nos collines. Aujourd’hui, le luxe ultime, ce n’est pas le caviar ou le homard, mais des aliments sains, frais et locaux et parfois même sauvages. Un engouement nouveau qui constitue pour nous un heureux présage ».
Le Présage, un écosystème de 2 700 m² avec un bâtiment bioclimatique et un jardin comestible. Crédit Olivier Nattes.
Le Présage – La Guinguette Solaire
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