Plus de 10 ans que le Parc naturel régional travaille à la relocalisation de l’alimentation, concept aujourd’hui partout à l’ordre du jour. Grâce au Projet Alimentaire Territorial qu’il anime, le territoire avance vers une agriculture et une alimentation durables. Le Forum 2022, 6e édition, sera l’occasion de nouveaux progrès.
Conserver des terres agricoles, installer de nouveaux paysans qui vendent au juste prix et localement des produits sains, à des consommateurs privés ou en restauration collective… Ainsi peut-on définir un modèle vertueux pour la santé humaine et l’environnement, tout autant que pour l’économie du territoire.
Luberon terre nourricière
C’est ce modèle que vise le Projet Alimentaire Territorial du Luberon et tous les acteurs qui le composent. Mais sur le terrain, l’objectif n’est pas si simple à atteindre. Difficultés pour accéder au foncier, pour ajuster l’offre à la demande, organiser la logistique… Mais rien en tout cas qui puisse décourage les acteurs, les partenaires, et le Parc du Luberon qui porte et anime le PAT.
« Notre rôle est de faciliter les mises en réseau, la visibilité et la réalisation des actions, précise Julie Rigaux, chargée d’animation PAT au Parc. Mais ce sont les acteurs qui structurent le contenu du Projet ».
Un bilan déjà fourni
Sur les 78 communes du PNR Luberon, une bonne moitié gère directement la cantine, et le mouvement s’amplifie. 34 sont engagées dans l’opération « de la ferme à ta cantine ». Mais toutes doivent respecter la loi Egalim (qui impose depuis le 1er janvier dernier, 50% de produits sous signe de qualité dont 20% bio).
Vive les circuits courts ! Près de 150 lieux de vente collectifs (marchés paysans, de producteurs, paniers AMAP, magasins de producteurs) et la vente à la ferme structurent une offre au plus près des consommateurs. En 10 ans, les points de vente directe ont doublé ! Un guide de la vente directe vient tout juste d’être édité.
Des terres à préserver…
Côté foncier, plusieurs communes ont créé des zones Agricoles Protégées et lancé des appels à l’installation d’agriculteurs. Car le nombre d’exploitations, (1726 en 2020) marque une chute de 40% en 20 ans. Donnée très préoccupante, en 10 ans, 50% des cultures en céréales ont disparu. Le maraîchage se maintient en revanche avec l’augmentation de petites fermes. Autre chiffre alarmant, 1/3 des chefs d’exploitation ont plus de 60 ans et la question de la transmission représente une réelle menace sur l’avenir des terres : 8% d’entre elles seulement ont une suite assurée !
…La restauration collective locale à encourager
Dans les cantines, l’approvisionnement en fruits et légumes a bien avancé. Certaines les proposent à 85% en bio dont 30% en bio et local. Toutefois, les acteurs de la restauration collective n’ont pas toujours le personnel et le matériel pour éplucher et couper fruits et légumes. Ni le temps de s’adresser à plusieurs fournisseurs pour un seul produit. Et surtout il n’est pas aisé de passer d’une concession à une gestion directe.
Le Parc soutient et accompagne plusieurs projets de cuisine centrale, de municipalisation de cantine et organise des journées d’échanges et d’information pour les cuisinier.es.
Et d’autres actions menées
Parmi les autres actions animées par le Parc dans le cadre du PAT, le soutien au projet de création d’un abattoir ovin/caprin en Luberon. Tout comme celui aux éleveurs de volaille plein air en danger et bien sûr l’éducation à l’alimentation. Autant à l’égard des plus jeunes que des familles (programme « De la fourche à la fourchette », « Défi famille à alimentation positive »…)
Un Forum pour partager des expériences…
Le Forum du PAT Luberon, réuni tous les deux ans, est un temps fort du programme. La matinée du 29 juin à Lourmarin verra des acteurs déjà engagés présenter leur propre expérience (hors territoire). Un temps d’échange toujours utile à chacun, qui évite la perte de temps et montre les erreurs à ne pas commettre !
… et pour fournir des solutions
L’après-midi, le Parc proposera aux acteurs les réponses à leurs questions et les outils pour lever les obstacles. Seront en effet présents, aux côtés des élus des communes et intercommunalités, les représentants des filières agricole et alimentaire, autant d’organismes et personnes-ressources. Région, département, chambre d’agriculture, mais aussi associations, techniciens, habitants, agriculteurs ou chefs de cuisine : chacun pourra ainsi envisager la réalisation de son projet, ou sa poursuite.
Les élus aux fourneaux !
Aux responsables des collectivités d’entreprendre ! Ils ont les outils, sur le foncier, sur l’aide aux agriculteurs, sur le choix d’une restauration collective locale, saine et de saison. A la lumière des dernières crises (pandémie, climat, guerre…), l’heure est plus que jamais à la relocalisation des productions et de l’alimentation des habitantes et des habitants… Le territoire du Luberon a déjà bien des atouts pour répondre à cet enjeu de taille.