Alors que le salon de l’agriculture ouvre ses portes demain, en pleine crise agricole, où en est l’agriculture en Paca ? Tour d’horizon de ses principales forces et de ses plus grands défis, en croisant les études de la Direction de l’agriculture et de l’Insee.
En valeur, la région Paca produit presque autant de vin (1,2 milliard d’euros en 2022) que de fruits (1 milliard) et des huiles essentielles (1 milliard). Légumes, fleurs et productions animales ferment la marche, loin derrière. Globalement, la viticulture est surtout présente dans le Var et le Vaucluse, l’élevage et l’horticulture dans les départements alpins, et le maraîchage dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et le Var.
L’agriculture de la région est atypique : 78 % des exploitations ont une orientation exclusivement végétale (contre 42 % sur le plan national), 17 % une orientation exclusivement animale (35 % sur le plan national) et 5 % un profil mixte culture-élevage (23 % sur le plan national).
La part du bio est importante, avec 30 % de la production des fruits en bio, 25 % pour les légumes et les céréales, et 34 % pour le vin. En termes de surfaces engagées, Paca est la première région de France pour le bio.
Des agriculteurs nombreux, mais âgés ou précaires
En 2022, la région comptait 38 900 équivalents temps-plein en emplois agricoles, soit 2% des emplois régionaux. Plus de la moitié (20 500) sont des emplois salariés, et plus du quart (10 200) des emplois saisonniers. L’âge moyen varie de plus de 40 ans pour les salariés, à plus de 53 ans pour les chefs d’exploitations.
Les exploitations agricoles recouvrent 632 000 hectares, soit 28 % du territoire régional. Elles sont deux fois plus petites que la moyenne française, et pour les trois quarts, individuelles. En cinq ans, malgré les engagements de l’État et des collectivités locales de préserver les terres agricoles, près de 7 000 hectares ont été artificialisés.
Le réchauffement climatique frappe
Tous les départements de Paca ont connu en 2022 une année difficile avec des températures plus élevées que la normale, et des pluies plus faibles et plus concentrées dans le temps. Cela a déjà des impacts directs notamment sur la culture de la lavande, dont les rendements ont baissé de 30 % à 40 %. Pour les élevages en plein air, la pousse d’herbe a baissé de 27 % par rapport à la période de référence de trente ans, entre 1989 et 2018. La viticulture et le maraîchage ont réussi pour le moment à tirer leur épingle du jeu mais, comme le souligne l’Insee, le stress hydrique touche l’ensemble de la région, avec des communes en crise de plus en plus tôt dans l’année. Et le réchauffement a entraîné plus d’épisodes climatiques enregistrés comme calamités agricoles avec des gels en début de printemps et de forts orages.
Circuits courts en force
Consommateurs et collectivités veulent privilégier les circuits courts ? En Paca, on sait faire, de par la taille plus petite des exploitations, une demande supérieure à l’offre et une production souvent mixte d’élevage-culture ou de maraîchage-horticulture. En 2020, 38 % des exploitations régionales y ont eu recours, contre seulement 21 % en moyenne nationale. Ce taux grimpe même à 65 % dans les Alpes-Maritimes, ce qui en fait le second département de France (derrière la Corse) pour les circuits courts.