Espace naturel protégé près de l’embouchure du Grand Rhône, le Domaine de la Palissade est un point de départ privilégié pour découvrir les richesses de la Camargue, à pied, en kayak ou à cheval.
Une longue ligne droite qui longe marais et salins, plusieurs kilomètres après Salin-de-Giraud… l’arrivée à La Palissade constitue déjà une aventure. Ce domaine est l’un des premiers acquis par le Conservatoire du Littoral, dès 1977 (l’institution s’appelait encore le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres). Depuis 2014, la gestion de ce site de 700 hectares est assurée par le Parc naturel régional de Camargue. Ici, la nature est partout.
Jusqu’à 15 000 personnes par an
Espace protégé, le Domaine de la Palissade est ouvert sur le monde. Il accueille chaque année entre 10 000 et 15 000 personnes, dont beaucoup de scolaires.
Le kayak,une façon originale et sportive de découvrir le delta du Rhône – ©E. Vialet
« Les visiteurs peuvent emprunter des sentiers de randonnée jalonnés d’observatoires et d’une tour de 8 mètres de haut. Les promenades se font aussi à dos de cheval camarguais ou en kayak, avec un guide. Celui-ci est un traducteur de cette nature qui n’est pas toujours compréhensible immédiatement, tant la Camargue est un territoire atypique », explique Gaël Hemery, responsable du Pôle espaces naturels du Parc naturel régional de Camargue.
Flamants roses et salicornes
Tout au long des neuf kilomètres du grand sentier, les promeneurs découvrent douze milieux naturels, tels que le marais, la pelouse, mais aussi la ripisylve, forêt galerie qui se développe sur les rives du Rhône, la sansouïre, formation végétale basse ou encore les montilles, dunes littorales fossiles dont la formation végétale est caractéristique.
Les visiteurs silencieux sont souvent récompensés – ©E. Vialet
L’occasion rêvée pour observer 270 espèces d’oiseaux – y compris les célèbres flamants roses – 62 espèces de poissons et 330 espèces végétales dont la salicorne. « Ce qui frappe à La Palissade, c’est la sensation d’immensité », s’enthousiasme Gaël Hemery. « Ici, la nature n’est pas morcelée, elle est vierge d’aménagement ».
En Camargue, 20 000 ha sont propriété du Conservatoire du Littoral
Le coût de fonctionnement du Domaine de la Palissade, environ 200 000 euros par an, est assuré par le Parc naturel régional de Camargue, avec l’appui du département des Bouches-du-Rhône et de la région Sud PACA. Le Conservatoire du Littoral se charge des investissements et des rénovations du bâti.
A dos de cheval, la nature s’apprécie différemment – ©F. Gardin
En Camargue, 20 000 hectares sont aujourd’hui propriété du Conservatoire du Littoral. Depuis 1976, celui-ci a acquis près de 45 000 hectares sur l’ensemble du littoral français, représentant plus de 600 kilomètres de linéaire côtier. Définitivement soustraits à l’urbanisation et aux menaces qui pèsent sur le littoral, ces territoires pourront être transmis, intacts, aux générations futures.
Pour aller plus loin
Rencontre avec Gaël Hemery, responsable du Pôle espaces naturels du PNR de Camargue
Gaël Hemery aime son métier et l’environnement dans lequel il l’exerce – ©S. Penhoat
Basé au Domaine La Palissade, le Pôle espaces naturels du PNR de Camargue compte une dizaine de salariés. Ils sont mobilisés pour la préservation de l’environnement. Gaël Hemery, le responsable, nous présente son métier passion.
« J’ai toujours été curieux et passionné par la nature. Travailler à son contact était pour moi une évidence. Le métier de gestionnaire d’espaces naturels présente une grande diversité.
Ma mission première est de contribuer à la préservation de ces espaces en Camargue. J’étudie l’évolution de la nature, je réalise des inventaires et des diagnostics sur la faune et la flore et je participe à des études scientifiques.
J’organise les travaux nécessaires et l’entretien des locaux et des chemins. Je définis les modalités d’accueil du public, je suis la réglementation et je contribue à la résolution d’éventuels conflits avec les usagers.
Pour devenir gestionnaire d’espaces naturels, il est préférable de faire des études scientifiques et de se spécialiser en écologie. Les gestionnaires d’espaces naturels sont généralement recrutés par des collectivités, communes, intercommunalités, associations ou parcs naturels.
J’aime mon métier, car il me permet d’être en contact, au quotidien, avec les beautés de la nature. La Camargue est un territoire incroyable. Je suis né ici et je suis ravi de participer chaque jour, à mon niveau, à sa préservation ».
