Aucun des trois n’a trente ans mais le trio à la tête de cette TPE aixoise a visé juste. Ses jus de fruits et légumes pressés à froid, réalisés dans un minuscule labo de la rue d’Italie, séduisent une clientèle de consommateurs bio et de cures détox. De quoi encourager l’équipe à viser plus haut, pour tripler la production et ouvrir, demain, un bar à jus.
Pas encore de vrais locaux, un laboratoire format de poche, une distribution limitée à Aix-en-Provence… mais une foi chevillée au corps et des premiers résultats encourageants. Ainsi peut-on résumer la – jeune – aventure des Jus de Py, une marque de jus de fruits et légumes frais créée en mai 2016 par deux amis marseillais, Yann Caïn, 29 ans et Pascal Fernandez, 27 ans, rejoints par Célia Benzoni, 27 ans, la compagne de Yann.
A entendre Yann, le commercial et « communicant » de l’équipe, l’entreprise est une affaire de conviction. « J’ai vécu un changement de conscience en me rendant compte qu’il y avait autour de moi des gens malades à cause d’une certaine forme d’alimentation. Le but était de changer en consommant le maximum de fruits et de légumes frais. Depuis, je suis devenu végétarien, de même que Célia et Pascal », dit-il.
Bouteilles de verre
Forts de leur inexpérience – ils ne sont pas « agro », Yann a travaillé à la SNCF, Pascal chez Toys’R’Us et Célia en agence de com’… -, ils multiplient les essais de jus à la maison, s’informent sur Internet. Au début, ils tentent la pasteurisation « mais cela tuait les vitamines ». Ils choisissent le pressage à froid et des contenants en bouteilles de verre (consignées) de 50 cl, « soit l’équivalent d’un kg de fruits ou de légumes », rappelle Yann.
Montée en SAS sur leurs fonds propres, Les Jus de Py trouvent un appui auprès du responsable de la boutique La Vie Claire, à Aix-en-Provence. Celui-ci leur concède un petit local où chaque matin, tôt, ils viennent presser leurs produits. Tous les fruits et légumes sont issus de producteurs bios de la région ou, pour les agrumes, de Corse. Chaque bouteille, toujours un assemblage d’au moins deux produits, bénéficie d’une DDM (Date de Durabilité Minimale) de 5 jours. « Nous travaillons pour trouver une formule et monter jusqu’à 10 j », précise Yann.
Ce travail artisanal a plusieurs finalités. Les adeptes de produits frais peuvent acheter les bouteilles à la boutique La Vie Claire et dans une dizaine d’épiceries bios aixoises. Certains cafés de la ville les vendent aussi au verre. Le trio vend par ailleurs des cures détox, à raison de 3 litres de jus hyper concentrés par jour, à consommer durant un à cinq jours – à commander aussi sur leur site Internet. « Parfait pour reminéraliser son corps et éliminer les toxines », jure Yann.
Transporteur électrique
A raison d’une « soixantaine de bouteilles maximum chaque jour », dit Pascal, le « producteur » et gestionnaire de l’équipe, Les Jus de Py ont atteint un seuil. Le trio a investi dans un transporteur électrique de vente (coût : 3 800 €) pour faire de l’animation de rue et participer à des événements. D’ici septembre, il devrait franchir une étape en investissant dans une nouvelle machine, pour tripler la cadence de production. « Les banques ont vu que notre petite affaire fonctionnait. Elles sont prêtes désormais à nous suivre », dit Célia, en charge notamment de la com’ digitale. Autre cap à passer : celui de l’installation dans un vrai atelier, à Aix ou en périphérie.
Les Jus de Py profitent à l’évidence des nouvelles tendances de consommation. A 7 € les 50 cl – « nos concurrents sont plus chers ! », insiste Yann -, la jeune société à trouvé son public auprès d’une cible jeune, en majorité féminine, de 35/40 à 70 ans. La clientèle sportive est aussi présente. Le trio s’est constitué un petit réseau d’agriculteurs bios de proximité, dans une relation de confiance partagée. Parmi les autres projets ? Un élixir de 25 cl, prévu en commercialisation avant cet été ; l’association avec un producteur pour faire pousser du gingembre et du curcuma ; et l’ouverture à moyen terme d’un bar à jus à Aix-en-Provence, histoire d’augmenter la visibilité.
Faire les choses bien
« Nous sommes des passionnés. Nous voulons promouvoir la santé, ce n’est pas du marketing. Bien sûr que nous souhaitons pouvoir gagner de l’argent avec ça, mais en faisant les choses bien », résume Yann. Bon vent aux Jus de Py !
Jus de Py
c/o boutique La Vie Claire
49, rue d’Italie
13100 Aix-en-Provence