Unanimes. Générations Futures, la Ligue contre le Cancer, Europe Ecologie Les Verts, France Nature Environnement, les eurodéputés socialistes et radicaux… les poids lourds de la défense environnementale en France sont tous sur la même longueur d’onde pour dénoncer la décision des Etats membres de l’UE, à la majorité qualifiée hier 27 novembre, de prolonger pour 5 ans l’autorisation du glyphosate, un pesticide des labos Monsanto, Bayer and Co considéré parmi les cancérigènes probables chez l’homme.
Certes, c’est moins pire que les 10 ans initialement proposés par la Commission européenne. Certes aussi, la France a voté contre, une nouvelle fois, et Emmanuel Macron a promis, indépendamment de la décision de l’UE, que le glyphosate ne serait plus utilisé en France d’ici trois ans. Bien ! Mais sans doute sait-il que la chimie n’a pas de frontières et que les blés importés d’Allemagne ou de Pologne, dans notre Europe libérale, finiront aussi dans l’assiette de nos concitoyens.
Lobbies contre démocratie
Cette décision en forme de déni de bon sens montre une fois de plus qu’en matière de coteries, les multinationales de l’agrobusiness sont mieux armées que nos associations pour faire pencher la balance en leur faveur auprès des gouvernants de la vieille Europe.
Dans son livre « L’audace d’espérer » (2008, Presse de la Cité), Barack Obama disait que « le lobby d’entreprise, dont l’influence repose uniquement sur l’argent (…) subvertit l’idée même de la démocratie ». Nous pourrions dire qu’à contrario, l’action des leaders environnementaux, réhabilite l’idée même de la démocratie. Il leur reste juste à convaincre les hommes de pouvoir de cette évidence, afin que la balance penche un jour dans l’autre sens. Vaste chantier…