Le jardinage fait partie des loisirs préférés des Français. Mais pour les urbains, il est difficile de trouver un lopin à cultiver. Lorsque Ombrea, société fabriquant des ombrières pour les cultures a initié des jardins partagés sur le Technopôle de l’Environnement Arbois-Méditerranée, à Aix-en-Provence, l’engouement a été immédiat.
Planter des choux ou des carottes près de votre bureau ? Voilà une idée séduisante. Salades, choux, poireaux, l’hiver ; aubergines, tomates et fraises l’été… au technopôle de l’Arbois, les récoltes sont belles. Il y a quelques mois, l’équipe d’Ombrea a eu l’idée d’installer des jardinières partagées, réservées aux personnes qui travaillent sur le Technopôle de l’Environnement Arbois-Méditerranée.
Impossible de manquer ces jolies parcelles délimitées par des rondins, à l’entrée du technopôle, sur une superficie totale de 600 m². « Lorsque nous avons initié ce projet, certains nous ont assuré que nous aurions peu de demandes… au final, les dix parcelles ont trouvé preneurs immédiatement. Nous avons même une longue liste d’attente ! Nous ne nous attendions pas à autant d’enthousiasme », se réjouit Julie Davico-Pahin.
Un lieu de cultures et d’échanges à côté du bureau
La jeune dirigeante d’Ombrea est ravie de faire partager son engouement pour la nature et la culture des fruits et des légumes. « Ce jardin partagé a été conçu comme un lieu de cultures et d’échanges, à côté du bureau. Les jardiniers à qui nous confions ces parcelles sont libres d’y planter ce qu’ils veulent. Ils s’associent à plusieurs, ce qui favorise l’échange. Ils bénéficient des conseils de nos agronomes, qui animent régulièrement des ateliers sur les techniques et les plantes ».
Car chez Ombrea, ce ne sont pas les spécialistes des plantes qui manquent. Créée en 2016, l’entreprise a conçu des ombrières intelligentes, munies de capteurs qui protègent les cultures des phénomènes météorologiques, accentués par les effets du changement climatique. En pleine expansion, l’entreprise a doublé ses effectifs en quelques mois et déménagé cinq fois en deux ans et demi pour que les locaux suivent sa croissance.
La sensibilité écologique, critère de recrutement
La sensibilité écologique constitue d’ailleurs l’un des principaux critères de recrutement, bien avant le diplôme ou l’expérience. La moyenne d’âge dans l’entreprise ne dépasse pas 25 ans. « Nous parlons énormément d’écologie entre nous, nous échangeons des bonnes pratiques. C’est très stimulant », souligne Constance May, chargée de projet marketing.
« Notre conviction se traduit en actes. Nous sommes nombreux à venir au travail en vélo, nous avons installé un composteur dans l’entreprise, nous veillons à réduire notre impact environnemental ». « J’ai grandi à la campagne, mais mes études m’ont conduit en ville. Aujourd’hui, je suis heureuse d’être à nouveau en contact avec la terre, de me reconnecter à mes racines », s’enthousiasme Blandine Garin, chef de projet. « Le jardin partagé crée du lien. Aux beaux jours, nous nous retrouvons régulièrement à une vingtaine pour pique-niquer dehors ».
Une ombrière pour les jardins domestiques
Le jardin partagé permet aussi aux équipes d’Ombrea de tester l’efficacité de ses ombrières. « Nous étudions par exemple la levée des salades ou la production des fraises. Les parcelles que nous confions aux jardiniers sont protégées, d’autres sont impactées directement par les conditions météorologiques.
Cet été, lorsque les températures ont atteint les 45 degrés, les cultures sous ombrières ont été préservées, tandis que celles en plein soleil ont littéralement brûlé », explique Maxence Galdin, agronome et commercial. Ombrea a d’ailleurs développé une ombrière spécifique pour les jardins domestiques. Plus petite et plus esthétique que celles installées en plein champ, elle protège de la même façon les cultures.
Ouvrir les jardins aux citadins
« En quelques mois, notre jardin partagé est devenu une référence et des entreprises nous contactent pour connaître les bonnes pratiques afin de dupliquer cette expérience. Nous répondons à toutes les sollicitations et proposons aux personnes intéressées de visiter notre jardin », commente Julie Davico-Pahin. Ombrea a à cœur de faire découvrir les bienfaits du jardinage à un large public. « Nous avons envie d’ouvrir nos jardins à des personnes qui vivent en ville, à des enfants qui n’ont jamais cultivé la terre. Nous espérons nouer des partenariats en ce sens avec des écoles ou des associations. Afin de semer, à notre niveau, graines et jeunes pousses ! ».