Collégiens et lycéens, ils sont les ambassadeurs de l’écologie dans leur classe. A leur actif, des dizaines de projets de développement durable dans leurs établissements. Ce 18 avril, ils les ont présentés à leurs camarades. Un forum initié par le Parc naturel régional du Luberon.
La Maison du Parc à Apt a pris ce jour-là un bon coup de jeune. Elle ressemble à une ruche. Plus d’une dizaine de stands sont installés à tous les étages. Matériel, photos, vidéos, démonstrations, jeux… Tous les écodélégués ont travaillé d’arrache-pied pour présenter leurs réalisations à leurs homologues des autres établissements.
Bien se nourrir
Carla, en Terminale à la Cité scolaire d’Apt est incollable sur le bon usage des huiles végétales et des Omega 3 ou 6, et vante auprès de son jeune auditoire les bienfaits des fruits à coque et des légumineuses. Elle a travaillé sur le PNNS 4 (Programme national nutrition santé) avec ses collègues. Histoire d’apprendre à bien se nourrir.
« Au lycée, on a planté trois pistachiers, ces arbres sont bien adaptés au changement climatique », précise la jeune écodéléguée, pour qui la prise de conscience remonte au primaire. « On nous a montré le tri, je suis rentrée à la maison et j’ai dit : il faut le faire ! L’écologie, tout ce qui tourne autour de la nature, je m’y intéresse » affirme-t-elle. L’été dernier, elle était animatrice dans une colo en Auvergne, sur le thème de la nature.
Chasse au gaspi
Autre projet autour de l’alimentation mais sous l’angle de la lutte contre le gaspillage, celui des écodélégués du collège de Sainte-Tulle, dans les Alpes de Haute Provence. « On a créé une table à partager, explique Dina, en 6e. A partir d’objets recyclés. Si un élève a pris quelque chose –comme un yaourt- et qu’il n’a plus assez faim, il le dépose dessus. Et un autre pourra le manger ». Autre initiative pour réduire le gaspillage, la possibilité de demander une petite ou une grande assiette, en fonction de son appétit du jour.
Ils sont une soixantaine venus de dix établissements appartenant au territoire du Parc du Luberon. Ce forum est le deuxième qu’organise l’institution. « Au premier trimestre, on les a réunis pour une journée de formation, raconte Julien Briand, chargé de l’Education au Parc. Avec la dynamique de groupe, les projets émergent. Ensuite, nous les accompagnons dans la réalisation, avec les professeurs référents ».
Le Parc à la manoeuvre
Le forum est un peu l’aboutissement de tout cet engagement. Chacun va à la découverte des projets des copains. A Manosque, le collège Mont d’Or a mis en place une « gratuiterie ». Les écodélégués ont d’abord fait des recherches sur le cycle des vêtements et son impact sur l’environnement.
Et ils ont décidé d’instaurer –à chaque période de vacances- une sorte de bourse d’échanges. Tous les élèves peuvent apporter un ou deux vêtements qu’ils ne portent plus et repartent avec un autre. Histoire de protéger un peu la planète. « De nombreux projets portent sur le gaspillage alimentaire, mais aussi sur la biodiversité et le gaspillage en général » confirme Julien Briand.
L’eau, ressource précieuse à protéger
Au collège Albert Camus de la Tour d’Aygues, les projets portent sur l’eau. Une mare y a d’ailleurs été creusée. Les écodélégués ont participé à la récente fête de la commune « 3 jours pour l’eau », avec leur stand, des jeux et la présentation du cycle de l’eau. En n’omettant ni la question de l’épuration ni celle du gaspillage.
Elève de 5e, Mia aime bien sa fonction d’écodélégué. « On découvre beaucoup de choses, l’ambiance est hyperdétendue, et puis on agit ! » explique-t-elle. Pour Lylou, en 6e, c’est même une évidence. « Je vis dans une ferme à la campagne, l’écologie et la nature c’est un peu mon truc ». Autre action à leur actif : la récupération de l’eau non consommée à la cantine pour arroser les fleurs et le flocage de gourdes pour éviter l’usage de bouteilles plastique.
Livia est en 4e dans le même établissement. « Depuis que je suis petite, j’entends parler de pollution, constate-t-elle. Ça m’a motivée à faire quelque chose à petite échelle ». Kuba en 4e aussi renchérit : « Depuis mon enfance, j’ai toujours été intéressé par tout ce qui est naturel. Et puis c’est nous qui allons vivre sur terre, notre génération. S’il faut en prendre soin, c’est moi qui doit le faire ».
La place manque évidemment pour détailler tous les projets et actions des écodélégués. Des jeunes motivés qui reconnaissent qu’il ne leur est pas toujours facile d’entraîner tous leurs camarades dans leurs combats. Mais qui n’entendent pas pour autant lâcher prise.