A Annot (04), Orlane Lautard est à la tête d’une ferme bio et d’Oh ! Trois cèpes, un restaurant-épicerie locavore aux portes du Mercantour.
Cannoise d’origine, Orlane Lautard est aujourd’hui une actrice majeure de son terroir d’adoption, un morceau de montagne situé autour d’Annot, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle s’y est installée voilà dix ans, d’abord comme agricultrice, avant d’élargir en 2012 son activité au commerce de détail et à la restauration.Son restaurant-épicerie, baptisé Oh! Trois Cèpes, propose des produits locaux venant d’une soixantaine de fermes, vendus au détail ou servis sur place. Il figure aujourd’hui en bonne place dans le Guide Gantié et le Guide du Routard.
Des convictions Bio
Cette réussite est l’aboutissement d’une reconversion professionnelle, dont l’objectif de départ était pourtant de « créer seulement une ferme pour moi et ma famille », explique cette mère de quatre enfants, qui a très tôt affiché des convictions bio et végétariennes. J’ai pris des lapins, un cochon, fait quelques légumes. Ça s’est développé puis je suis devenue agricultrice à part entière ». Une décennie plus tard, son exploitation est une véritable petite entreprise de polyculture-élevage, avec porcs, ânes et plantes fourragères. La jeune femme a également fait preuve de flair. Dès l’installation, elle comprend qu’il lui faut son propre point de vente pour valoriser au mieux ses produits.
Circuits de proximité
Il y a trois ans, après un premier projet avorté d’épicerie associative, elle rachète à Annot les murs de ce qui était jadis un bar, pour y installer Oh ! Trois Cèpes. Et elle bat le rappel des agriculteurs bios du secteur pour leur proposer d’écouler leur production, en plus de la sienne. Ils sont vite séduits par la démarche. « Mon cheval de bataille, c’est de parler d’eux, de créer ce rapport de confiance entre producteurs et consommateurs, appuie Orlane Lautard. « Et de permettre à tous d’améliorer ses revenus ». La boutique fonctionne comme un dépôt-vente « Je leur fait partager les risques, détaille l’éleveuse-épicière-restauratrice. « Je ne paye pas la marchandise en amont. Les producteurs fixent leur prix et j’applique une marge ». La recette du cycle de proximité semble bonne.