La filière horticole est en souffrance. Les horticulteurs ne peuvent plus commercialiser leurs fleurs, alors même que certaines productions, pivoines ou renoncules, atteignent leur pic annuel. Dans le Var, 3 millions de fleurs sont ainsi jetées chaque semaine. Une catastrophe économique.
Rouge, jaune, violet… dans toute la région Sud PACA, les serres des horticulteurs éclatent de couleurs. Un spectacle magnifique… qui fend le cœur des producteurs. Car presque toutes ces fleurs se retrouveront à la poubelle. Afin de respecter les consignes du gouvernement, les marchés de fleurs et les boutiques de fleuristes ont fermé leurs portes mi-mars. L’exportation est également à l’arrêt.
-86 % de perte de chiffre d’affaires
Selon VAL’HOR, l’interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, la crise sanitaire Covid-19 a engendré une perte de chiffre d’affaires de -86 % sur la dernière semaine de mars 2020 par rapport à mars 2019.La situation est particulièrement catastrophique dans le Var, où près de 450 horticulteurs produisent 80 % des fleurs de la région. « Les mesures sanitaires sont arrivées à la pire période pour notre profession », explique Gilles Rus, directeur du développement du SICA Marché aux fleurs d’Hyères.
« C’est en effet le pic de la production pour les anémones, les renoncules et les pivoines. La plupart des horticulteurs réalisent 40 % de leur chiffre d’affaire entre le 15 mars et le 15 mai. La situation est encore pire pour ceux qui sont en monoculture comme certains producteurs de pivoines qui perdront la totalité de leur chiffre d’affaires. Chaque semaine, 3 millions de fleurs sont jetées. C’est une catastrophe économique ! ».
Entretenir les plants, même à perte
Une catastrophe dont certains horticulteurs pourraient ne pas se relever. « Les horticulteurs ne peuvent pas laisser leurs plants sans entretien. Il faut arroser, fertiliser, couper, ce qui requiert de la main d’œuvre. Les producteurs doivent se tenir prêts pour la reprise, mais ils manquent de visibilité ce qui les conduit à travailler pour rien et à augmenter leurs pertes ».
Des faillites redoutées
Les mesures gouvernementales annoncées constituent une aide non négligeable, mais qui ne suffira pas à compenser les pertes colossales. « Nous redoutons des faillites par dizaines, voire par centaines, surtout parmi les structures de petite taille », s’inquiète Gilles Rus. L’horticulture représente plus de 2 000 emplois directs dans le Var.