Dans moins d’une quinzaine de jours, la 28e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP28) fera son entrée en scène. Evènement majeur de la politique environnementale internationale, elle aura lieu du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.
Alors que les Emirats Arabes Unis (EAU) font partie des pays les plus polluants au monde, la COP28 est déjà au cœur de la controverse. En effet, elle sera présidée par Sultan al-Jaber, qui est aussi PDG d’une multinationale pétrolière et ministre de l’Industrie des EAU. Malgré ces conflits d’intérêts, Sultan al-Jaber compte en faire la COP la plus importante depuis 2015, avec 100 000 participants attendus.
Une COP, c’est quoi ?
Petit rappel sémantique : le terme « Convention des Parties » désigne la réunion de toutes les parties signataires d’une convention internationale. Dès lors, plusieurs COP peuvent avoir lieu tous les ans et n’avoir aucun rapport avec le climat. Cependant, dans le langage usuel, le terme COP fait automatiquement référence aux conférences sur les changements climatiques.
Des Etats mais aussi des entreprises, des associations…
Ainsi, une fois par an, les Etats parties signataires de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) se réunissent. A ce jour, on en compte 197, plus l’Union Européenne. Sont également invités des acteurs non étatiques comme des entreprises, des associations, des collectivités ou des scientifiques. De plus, le lieu et le président changent pour chaque COP. En amont, une cinquantaine de ministres de l’environnement et de l’énergie se réunit pour préparer les négociations et les orientations à suivre.
Un outil issu de la prise de conscience de l’urgence climatique
La première COP a eu lieu en 1995, à Berlin, après l’entrée en vigueur de la CCNUCC. L’objectif premier de ces réunions est de vérifier que la CCNUCC est bien respectée. En ce sens, les Etats signataires doivent appliquer des mesures qui luttent contre le réchauffement climatique.
La fameuse barre des +1,5°C de réchauffement…
Grâce aux COP, deux textes juridiques sont venus compléter la CCNUCC : d’une part, le Protocole de Kyoto, élaboré lors de la COP3 en 1997 et d’autre part, l’Accord de Paris, adopté en 2015 pendant la COP21. Ces traités obligent les Etats signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’Accord de Paris affirme notamment qu’il est nécessaire de rester en dessous de la barre des +1,5°C de réchauffement global depuis l’ère industrielle. Une super avancée, me diriez-vous ? Eh bien…pas vraiment.
Une portée très limitée
Bien qu’il soit en théorie contraignant, l’Accord de Paris ne l’est pas en pratique. En effet, il n’existe à l’heure actuelle aucun mécanisme de sanction. Résultat : en 2021, seule la Gambie le respectait. Mais restons positif : peut-être que la COP28 réservera de bonnes surprises. D’ailleurs, la mission principale de la COP28 sera d’établir un Bilan Mondial visant à évaluer la politique climatique de chaque Etat. Ce sera donc l’occasion de rediriger les engagements étatiques mais aussi d’aborder le sujet de la dette climatique.
Pour en savoir plus, Bleu Tomate vous propose un afterwork spécial « Bar des Sciences » le 21 novembre, à 19h. Co-organisé avec l’OSU Institut Pythéas, trois intervenants vous parleront de la COP28 et des dessous de la diplomatie à la Brasserie Zoumaï. Toutes les informations sont disponibles ici !
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