Partenaire du Congrès de l’UICN en septembre 2021, Bleu Tomate s’est intéressé à ce sujet peu régional mais fondamental. A la tribune, deux habitants venus d’Amazonie. Et avec les autres intervenants, le fil d’un dialogue percutant mais enrichissant.
Eléphants, rhinocéros, guépards… Des espèces menacées par une coexistence de plus en plus difficile, en Inde ou en Afrique, avec les humains. Et le phénomène s’étend désormais bien au-delà du braconnage. On trouve par exemple des éléphants morts, mais avec leurs défenses. C’est qu’un peu partout, les animaux dévastent les cultures et s’aventurent jusque dans les villages.
Les causes du conflit
Destruction et fragmentation des habitats de la faune sauvage, hausse de la démographie sont parmi les causes des problèmes. Quand les promoteurs arrivent avec de l’argent, souligne un intervenant, les conflits entre faune, éleveurs et agriculteurs s’exacerbent.
Mais quel conflit ?
Parmi les participants au forum, deux représentants des peuples autochtones d’Amazonie. Porteurs d’un discours radicalement différent. « Nous ne voyons pas de conflit avec la nature, nous sommes liés avec elle, il doit y avoir un équilibre, une harmonie. Arrêtons d’abattre des arbres, de tracer des routes… Car c’est quand nous n’avons plus accès à la faune sauvage que surviennent les conflits ».
Des solutions à l’échelle mondiale
L’UICN s’alarme et cherche des solutions. Elles passeront selon les experts par une forte cohésion entre les acteurs de terrain, les politiques, les scientifiques et les ONG. Objectif : trouver des manières nouvelles et durables de concilier la biodiversité et la vie économique et sociale. Mais surtout, repenser notre relation avec la nature. Et écouter les agriculteurs.
Il y faudra des financements bien sûr. Et ces actions devront mobiliser l’ensemble des gouvernements, et pas seulement les ministères de l’environnement.
Apprendre des peuples autochtones
« Dans ma communauté, exposait l’un des représentants autochtones, venu d’Amazonie équatorienne, nous nous sommes opposés aux routes et à l’extraction pétrolière. Dans ma communauté, nous vivons en harmonie avec la faune, la flore, l’air, et tous les éléments qui composent la vie et notre territoire ».
Respecter leur souveraineté
Les membres des peuples autochtones, qui font désormais partie de l’UICN depuis 2016, ont lancé à l’occasion du Congrès de Marseille un programme autochtone mondial. Ils en appellent à la reconnaissance des peuples autochtones et de la gouvernance de leurs terres et de leurs ressources. Et ont pour cela soumis une motion au vote du Congrès.
Un acte important à l’heure où les gouvernements, notamment occidentaux, se disent prêts à multiplier les aires protégées. Histoire qu’elles restent placées sous la responsabilité de ceux qui les conservent déjà depuis des siècles. Et qu’ils puissent y vivre dans de bonnes conditions.