Pour la première année, la Compagnie Nationale du Rhône, concessionnaire du fleuve, est partenaire du Salon des Agricultures de Provence. Même si le fleuve parait un peu éloigné des exploitations des Bouches-du-Rhône, il contribue massivement à l’irrigation des champs et des vergers.
Depuis 1934, CNR est le concessionnaire du Rhône pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial et les usages agricoles. C’est aussi un acteur majeur de la transition écologique, en tant que premier producteur français d’énergie exclusivement renouvelable. Promulguée le 1er mars 2022, la loi « Aménagement du Rhône » prolonge la concession de CNR sur le fleuve jusqu’en 2041. Elle conforte le modèle de CNR pour la gestion intégrée du Rhône, dans la trajectoire de la transition écologique des territoires et de la neutralité carbone de la France à l’horizon 2050.
Accompagner la profession agricole
« Dans le cadre de notre quatrième plan quinquennal 2019-2023, nous avons défini cinq volets thématiques : l’énergie, le transport fluvial, l’environnement en eau et la biodiversité, le développement économique et touristique ainsi que l’agriculture », souligne David Ferry, délégué territorial CNR. « Cet axe vise notamment à accompagner la profession agricole dans son adaptation au changement climatique. En initiant des partenariats avec les acteurs du monde agricole, CNR mène des actions qui visent à promouvoir une agriculture à haute valeur économique et environnementale en vallée du Rhône ».
Gestion durable du fleuve
Le partenariat avec le Salon des Agricultures de Provence paraissait donc logique. « Il vise à renforcer les liens concrets entre les agriculteurs et CNR. Outre notre soutien financier, nous souhaitons surtout mieux faire connaître nos actions en faveur de l’agriculture et mener des échanges constructifs avec les professionnels du secteur. Cette année, nous n’avons pas de stand CNR mais nous l’envisageons pour l’année prochaine. Cette dynamique s’inscrit dans notre stratégie de gestion durable du fleuve, une de nos raisons d’être ».
Faire face au changement climatique
L’aménagement du Rhône permet de maintenir les niveaux d’eau du fleuve. 19 installations hydroélectriques forment une succession de bassins qui permettent d’y parvenir, même en cas de faible débit. « Ce modèle de gestion intégré est une force pour faire face aux effets du changement climatique, sécheresses, étiages sévères ou autres », insiste David Ferry. La sécheresse historique de 2022 a été une nouvelle fois la preuve de la résilience de ce système. En tant que gestionnaire, le travail de CNR consiste à s’adapter à cette nouvelle donne.
Renforcer le dialogue
« Nous sommes déjà dans une logique d’anticipation et d’adaptation face au changement, par exemple en optimisant la disponibilité et la production de nos ouvrages hydroélectriques pour qu’ils puissent produire y compris en période d’étiage ». CNR renforce aussi le dialogue avec les parties prenantes du fleuve, soit la Confédération helvétique, l’Etat français, les collectivités, les industries, agriculteurs, les plaisanciers… et donc les agriculteurs. « Ceci pour assurer la continuité de tous les usages, tout en restant exemplaires sur l’exploitation, la maintenance et la surveillance de nos aménagements afin de garantir la sûreté hydraulique des ouvrages, quelles que soient les conditions météorologiques », conclut David Ferry.
Des projets d’agriculture durable
Dans le cadre de ses missions d’intérêt général, CNR, aménageur des territoires et acteur historique de l’irrigation des terres agricoles par l’eau du Rhône, a lancé en septembre 2022 un appel à projets à destination des collectifs agricoles : « Ensemble, accompagnons la transition de l’agriculture en vallée du Rhône ». Il vise l’instauration d’une agriculture plus durable dans le sillon rhodanien. 16 projets ont été retenus en début d’année. Ils vont permettre à 138 agriculteurs d’être accompagnés dans la transition agricole, pour des surfaces totalisant 732 ha en début de projet et un budget de près de 3 millions d’euros. Trois projets de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont lauréats, dont un porté par le Centre Français du Riz (ci-dessous).
Rizilience, le riz face aux défis climatiques
Sous l’égide du Centre français du riz, Rizilience vise à pérenniser l’activité agricole camarguaise et particulièrement la production rizicole en prenant en compte les problématiques locales d’accès à l’eau par la reconception des rotations, la mise en place de couverts d’interculture, la gestion de l’irrigation (réduction, irrigation gravitaire) et la biodiversité. Neuf agriculteurs participent au projet, sur une surface de 130 hectares.