Durant toute une semaine, le Parc Chanot à Marseille a vécu sous le signe de la nature et a bruissé des mille accents de la planète. L’heure est au bilan.
Le temps du Congrès, près de 6000 personnes en présentiel et 3500 en ligne ont participé aux échanges, forums, rencontres, événements et conférences de presse. L’ouverture au public de l’Exposition et des Espaces Génération nature a été un succès. 25 000 personnes les ont visités, selon l’UICN.
Les océans, les forêts, les plantes..
Dans le même temps, les 1500 membres de l’UICN ont adopté 39 résolutions, recommandations et motions (qui s’ajoutent aux 109 déjà actées par vote électronique en octobre dernier). Parmi elles, la fin de la pollution plastique dans les milieux marins d’ici à 2030, ou encore la protection de 80% du territoire amazonien d’ici à 2025. Et aussi la souveraineté et la sécurité alimentaires des Peuples autochtones.
L’accueil des Peuples autochtones
Des Peuples invités pour la première fois à voter à part entière. Une belle avancée, d’autant qu’ils sont aujourd’hui les meilleurs gardiens de la biodiversité. Ainsi l’UICN désormais, donne voix aux gouvernements, aux ONG et aux Peuples autochtones. Et ils ont été entendus.
Les membres du Congrès ont également adopté le Manifeste de Marseille. Y figure notamment l’engagement à mettre en oeuvre le premier plan d’action mondial autodéterminé des Peuples autochtones.
Crise du climat ET de la biodiversité
En clôture de ses travaux, le Congrès a instamment appelé les gouvernements à mettre en œuvre une relance post-pandémie fondée sur la nature, en y investissant au moins 10% des fonds mondiaux prévus pour cette relance. Et il les appelle à lutter de manière urgente contre les crises interconnectées du climat et de la biodiversité.
Et maintenant ?
Les motions adoptées par l’UICN n’ont pas de caractère contraignant. Mais elles ont vocation à être reprises par les Etats dans les politiques publiques. Et elles s’inscrivent dans le fil de la prochaine COP15 sur la biodiversité, prévue en Chine (en octobre en visio et en avril 2022 en présentiel). Cette négociation fixera le cadre mondial à l’horizon 2030.
Alors succès complet, ou en demi-teinte, le Congrès de la nature à Marseille ? Les interprétations divergent, sur le verre à moitié plein ou à moitié vide.
« L’heure du changement fondamental, c’est maintenant » a pu conclure Bruno Oberlé, le Directeur général de l’UICN. Si les associations, les scientifiques, les jeunes et une grande partie du public en sont persuadés, reste aux politiques et aux grandes sociétés à passer des promesses aux actes, et vite. L’heure n’est plus aux belles déclarations qui restent lettre morte.