Aux confins du territoire du Parc naturel régional du Luberon, à Manosque, ce domaine viticole n’en finit plus d’accueillir fleurs, arbustes, insectes et oiseaux… Une course à la biodiversité pour cultiver propre et produire un vin sain.
Il a repris en 2013 et converti en bio un domaine familial vieux de près de 150 ans… Jean-Guillaume d’Herbès, fils d’une famille enracinée dans la tradition, a l’accueil chaleureux et aime visiblement parler de son métier : vigneron. Une activité qu’il ne saurait exercer avec l’apport de la chimie.
« On fait tout pour faciliter la biodiversité sur le vignoble. C’est une question d’équilibre. Entre plantes, mais aussi avec les animaux. Chacun a sa nécessité sur le domaine », explique-t-il. « C’est une question de philosophie, je veux conserver et transmettre un patrimoine dans le meilleur état possible, et travailler pour un produit de qualité ».
Des climats, des terrains
Les vignes s’étendent sur 40 hectares, entourées de terres agricoles, de forêts et de taillis. Elles donnent du rosé à 60%, du rouge et du blanc pour le reste, sous l’AOP Pierrevert. A 450 mètres d’altitude, sur les contreforts du Luberon, les parcelles bénéficient d’un bon ensoleillement mais aussi de nuits fraîches. Des conditions qui donnent des vins plus acidulés et aromatisés. Les traitements autorisés par la bio, soufre et cuivre, ont été réduits de moitié grâce au passage au bio contrôle.
Favoriser l’équilibre
Ici ce n’est pas l’arche de Noé, mais écoutez plutôt : on trouve des ruches et des abeilles, des nichoirs et divers oiseaux et chauve-souris, et encore des poules et des cochons. Et même des brebis et des vaches à la saison… Et puis des jachères fleuries, qui enherbent les rangs de vigne, facilitent la venue d’auxiliaires et améliorent la qualité du sol. Des arbustes et des taillis… Tout ça est histoire d’équilibre ! Le château s’oriente maintenant vers la biodynamie et l’utilisation de tisanes de plantes afin que la vigne se protège elle-même contre les agressions.
Un monde imparfait
Les vendanges se font en partie à la main, mais pour les rosés à récolter rapidement, la machine est encore nécessaire. Un regret pour Jean-Guillaume d’Herbès, car la machine tasse les sols.
Pour réduire ces effets négatifs, la décompacteuse passe juste après les vendanges et un nouveau semis est réalisé pour réactiver la vie bactérienne. L’autre question qui le chagrine, c’est la qualité des plants qu’il achète. Pour le moment, la certification de plants bio est en cours…
Des idées à la pelle
Parmi les projets est prévue la plantation d’un km d’arbustes sur les talus qui bordent les parcelles de vigne. Avec des fruitiers sauvages et d’autres espèces mellifères, propres à attirer encore davantage d’oiseaux. L’objectif est de devenir l’an prochain refuge LPO.
Au programme également, la plantation d’orge et de houblon, pour fabriquer sa propre bière. Et l’installation d’un hectare de vignes en tonnelles… Histoire d’installer sous son ombre protectrice le poulailler et les cochons… Le vigneron ne manque pas d’idées et semble toujours à l’affût d’une nouvelle initiative !