Du 13 au 17 juin, les plongeurs du Bachelor gestion et protection du milieu marin vont retirer de la mer plus de 200 pneus immergés par 13 mètres de fond dans le Parc national des Calanques. Un projet de fin d’études ambitieux, qui met fin à une pollution installée depuis trop d’années.
Ils reposent par treize mètres de fond sur un sol sablonneux, dans la Calanque Blanche, sur la route des Goudes. Comment ces pneus sont-ils arrivés là, par centaines ? Mystère ! Ce qui est certain, c’est que ces pneus polluent la Grande Bleue. Ils rejettent des substances toxiques, métaux lourds, perturbateurs endocriniens et résidus de plastiques qui sont avalés par les poissons. L’homme étant le dernier maillon de la chaîne alimentaire, il n’échappe pas à cette pollution. Les champs de pneus empêchent également le déploiement de l’herbier de posidonie, Posidonia oceanica. Les prairies sous-marines pourtant stockent le carbone, produisent de l’oxygène et servent de ressources alimentaires, d’habitat et de nurserie à l’ichtyofaune, soit plus simplement aux poissons. Enfin, ces pneus nuisent à la beauté des fonds sous-marins.
C’est du Propre
Il était donc plus que temps de les retirer. Oui, mais comment ? Pas évident, lorsque l’on sait qu’un pneu pèse en moyenne 8 kilos et que ceux-ci sont… treize mètres sous l’eau ! C’est là qu’interviennent les élèves du Bachelor gestion et protection du milieu marin du lycée des Calanques. « Nous sommes une promotion de onze étudiants entre 20 et 36 ans, très sensibles à la préservation de l’environnement. Durant ces 18 mois d’études, nous sommes formés pour devenir plongeurs professionnels. Lorsque le Parc national des calanques nous a présenté la problématique des pneus à la Calanque Blanche, nous avons eu envie de nous investir » explique Margo Fargetton, étudiante. C’est ainsi qu’est né le projet de fin d’études Propre, opération de dépollution pour protéger et restaurer l’écosystème.
Une opération physique et logistique
Les étudiants ont travaillé pendant plusieurs mois sur les aspects logistiques, techniques et financiers du projet. Ils ont été soutenus par le GIS Posidonie, Septentrion Environnement, Notilo Plus, qui met à disposition un drone sous-marin, d’Océan cadre de vie et du Lycée des calanques. Cette opération d’envergure est prévue du 13 au 17 juin. « En association avec d’autres plongeurs professionnels et des bénévoles, nous réaliserons pendant trois jours le relevage des pneus à l’aide de bouts munis de mousquetons. Le protocole repose sur l’utilisation de quatre bateaux semi-rigides de petite taille. Ils ont pour avantage d’être très maniables et sécuritaires pour les plongeurs. Les pneus seront remontés puis entreposés sur une barge fixe ». Une tâche physiquement éprouvante. Une fois les pneus ramenés à terre, la Métropole se chargera de les évacuer. « Nous espérions donner une seconde vie à ces pneus en les recyclant, pour créer des sacs ou sécuriser des pistes de karting, malheureusement, ils sont trop détériorés. »
Outre les pneus, les fonds sous-marins recèlent aussi… un scooter et un tambour de machine à laver. L’heure est venue de faire place nette et de rendre la Méditerranée aux poissons !
Un Bachelor pour préserver l’environnement
Le Bachelor gestion et protection du milieu marin du Lycée des Calanques forme des futurs professionnels de la préservation de l’environnement terrestre et maritime. La formation dure 18 mois. Pour l’intégrer, les étudiants doivent posséder au moins le niveau 2 de plongée sous-marine. À la fin de la formation, ils sont plongeurs professionnels. Les débouchés sont multiples : biologiste, agent de parc naturel, plongeur, botaniste…