Start-up provençale, Next Blue Tech a inventé cet engin à propulsion électrique accessible à tous. Animée de convictions « vertes » et portée par ses bons résultats de 2020, elle vient d’ouvrir un centre de production à Aubagne d’une capacité de plus de 1 000 unités par an.
Ce pourrait être une démarche d’opportunistes à l’affut des tendances. C’est plutôt un projet porté par des « écologues » de la mer visiblement soucieux d’associer convictions environnementales et business. « Au départ, nous voulions éradiquer le scooter des mers, bruyant et polluant, et concevoir un engin similaire électrique avec foil. Puis on s’est aperçus qu’il y avait un vrai besoin de mobilité pour tous en mer. La demande explosive des paddle nous a donné l’idée d’imaginer cette trottinette électrique », explique Yannick Penneçot, directeur technique de Next Blue Tech.
Un usage apparemment facile pour se balader le long des côtes. Crédit Next Blue Tech (Photo de Une : Yannick Penneçot, directeur technique de la start-up. Crédit Next Blue Tech).
100 engins vendus durant le confinement
Née en 2017 en Provence en raison de l’origine régionale de deux des trois associés, la start-up a compris l’étendue des possibilités de l’engin après avoir conçu un prototype dévoilé lors des Nauticales à La Ciotat, au printemps 2019. « Cela a bien marché auprès des loueurs. Puis, au Salon Nautique de Paris, fin 2019, 250 personnes l’ont essayé sur le bassin. Et nous en avons vendu 100 pendant le confinement, en France, aux Antilles et même en Polynésie », ajoute Yannick Penneçot.
Clientèle uniquement professionnelle
De quoi donner des ailes à la start-up, qui décide de créer un nouveau centre de production à Aubagne. Ouvert depuis janvier 2021, il est calibré pour produire plus de 1 000 unités par an.
La clientèle ? Exclusivement professionnelle, constituée de loueurs de matériel et de clubs nautiques. Chaque trottinette est vendue 5 800 €. L’objectif est d’en écouler 700 en 2021 pour atteindre un chiffre d’affaires d’environ 4 M d’€. Pour accompagner son développement, Next Blue Tech organise une levée financière auprès de fonds et d’acteurs privés, afin de rassembler 1,5 M d’€.
Réflexion environnementale
Le tout électrique n’est pas pour autant neutre en matière environnementale. Loin de là. Même si « on est tous écolos par conviction » et que « les gens n’auraient pas rejoint l’équipe s’il n’y avait pas eu cette culture » – l’entreprise emploie aujourd’hui 13 personnes -, pas facile d’être vertueux face à des contraintes techniques « incompressibles ».
Cellules au lithium recyclées
« Nous utilisons une très grosse batterie pour deux raisons : garantir une autonomie de 7 à 8h et augmenter sa durée de vie car plus une batterie se décharge vite, plus elle s’use. Nous sommes pleinement conscients de l’impact environnemental [lié à l’usage du lithium, ndlr]. C’est pourquoi nous allons passer des contrats avec des sociétés d’upcycling pour réutiliser des cellules recyclées », assure le manager.
Objectif zéro déchet
Next Blue Tech essaye aussi de jouer la carte régionale pour sa sous-traitance. Une entreprise de Beaucaire (Gard) a réalisé le moule d’aluminium permettant de créer la coque du BlueWay. Une autre, située à Châteauneuf-le-Rouge (Bouches-du-Rhône), fournit les cartes électroniques de la trottinette.
Mais difficile encore de se passer de composants venus d’Asie. La start-up assure miser pourtant sur le recyclage complet des éléments de la trottinette pour réduire à terme tous les déchets liés à la production du BlueWay.
Balades contemplatives…
En attendant, la trottinette revendique son accessibilité à tous. « C’est un engin facile à conduire, un peu plus rapide que le paddle et bien adapté pour de la balade contemplative en mer », encourage Yannick Penneçot. On pourrait le retrouver en bonne place sur les plages du sud cet été, façon de contrebalancer l’omniprésence des très énervants scooters des mers.
Next Blue Tech
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