Vivant ! La quinzaine de l’alimentation en Durance-Sud Luberon bat son plein ! Dans les villages, les commerces et bien sûr dans les fermes. A Villelaure (84), la Grande Bastide a accueilli gourmand.es et paysan.nes. Au menu, bons petits plats et bonnes idées partagées.
Tout commence par une belle histoire de famille. Il y a 20 ans, Françoise et Pierre reprennent une ferme et se lancent dans le maraîchage bio. Puis dans la vente en AMAP. Leur projet ? « Bien nourrir et redonner la santé à la terre aussi », résume Françoise.
Puis vient le temps de passer la main. Ils installent 3 jeunes fermiers, dont leur fille. Solange est maraîchère, Patricia s’occupe de la pépinière et Benoît est paysan-boulanger.
L’alimentation au cœur des préoccupations
La rencontre, le dialogue, la formation, c’est dans l’ADN de la ferme. Alors bien sûr, elle s’inscrit dans la quinzaine sur l’alimentation durable, initiée par l’association Au Maquis. « C’est une belle initiative qui rassemble… L’alimentation c’est un sujet vivant, qui s’élargit, et à partir duquel on peut changer beaucoup de choses… L’écologie, la démocratie », poursuit Françoise.
Géraldine, amapienne participe à Vivant ! la quinzaine à la ferme de la Grande Bastide à Villelaure (84) ©J.B.
Géraldine, jeune mère de famille, a adhéré à l’AMAP en 2005, « pour manger des produits locaux et sains. Et soutenir l’agriculture paysanne, et des personnes qui vivent dans la même ville que nous » explique-t-elle. Outre les fruits et légumes, elle achète ici les œufs et le pain. Pour elle la quinzaine « peut être l’occasion pour certains d’ouvrir les yeux, d’avoir une prise de conscience ». Dans la famille, celle-ci avance aussi, elle fait la chasse aux déchets et s’investit au jardin partagé de la commune.
Le public à la ferme de la Grande Bastide
Rémy est producteur de miel à Pertuis. Lui aussi a adhéré à l’AMAP « pour soutenir une agriculture locale paysanne et de qualité ». Il trouve le système pratique et intéressant au niveau des prix, et puis un panier tout préparé, « ça évite de se creuser la tête » sourit-il !
« Plus qu’un panier »
L’Amap compte 130 adhérents, autour de Villelaure et de Pertuis où sont les lieux de vente (avec Mallemort qui vient de s’ajouter). Un investissement des consommateurs indispensable aux yeux de Solange, qui explique : « Les associations sont indispensables pour maintenir l’agriculture paysanne, et savoir qu’on est soutenus est très important pour nous ».
Solange Follet est maraîchère à la ferme de la Grand Bastide à Villelaure (84) ©J.B.
La jeune maraîchère a choisi de vendre quasiment toute sa production ainsi. Et elle refuse régulièrement de nouveaux clients, magasins ou restaurants.
« AMAP for ever »
« Moi je suis paysanne bien avant d’être commerçante. Ce qui m’anime, c’est de bien travailler les sols, avec de bonnes pratiques culturales… Et si je peux m’y consacrer, dit-elle aux amapiens présents, c’est grâce à vous ». Et de citer ses efforts pour réduire les plastiques dans les serres, la sélection de semences paysannes ou encore le travail du sol le moins brutal possible.
Et chacun de convenir que la question de l’alimentation va bien au-delà de ce qu’on met dans son assiette.
Un repas bio partagé
D’ailleurs chacun est venu avec son couvert et son petit plat… et tout est mis en commun. Un joli moment de convivialité, ce n’est pas pour rien que le repas « à la française » est inscrit au patrimoine de l’humanité ! Mais tout ne s’arrête pas au café, loin de là.
Buffet partagé et facétieux ©J.B.
Plusieurs associations telles que Terre de Liens, Foll’Avoine, Zéro Waste en sud Luberon ou encore SOS Durance Vivante sont présentes et informent le public sur leurs combats. Comment en effet s’occuper de son alimentation sans réfléchir et tenter d’agir sur la qualité des sols, et celle de l’eau, ou encore à la question du foncier ?
Et un trésor public à attribuer
Et quand on se rassemble autour du bien manger, l’idée de solidarité n’est pas loin. Ce jour à la ferme de la Grande Bastide, une cagnotte a été constituée. Un trésor public dont tous les participants ont décidé ensemble de la destination. Et après débats et palabres, c’est la proposition d’une chambre fraîche (en terre et paille) qui a été retenue. Elle permettra de stocker les productions de fruits et légumes. D’autant qu’un maraîcher supplémentaire est attendu –ou une maraîchère- pour développer encore une nourriture saine issue d’une terre en bonne santé.
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Pour aller plus loin
Vivant ! Quinzaine de l’alimentation en Durance–Sud Luberon propose sur ce territoire, et jusqu’au 19 octobre, toute une série d’animations destinées au grand public. Repas, ateliers, conférences, projections, fêtes et jeux… Des moments sérieux de réflexion et beaucoup de moments festifs et gourmands ! L’alimentation, parce qu’elle rassemble, parce qu’elle est la vie, mérite que chacun s’interroge sur ses pratiques et ses habitudes…
