Le futur quartier des Gargues à Aubagne, dont l’étude est soumise au public jusqu’au 10 novembre, s’apprête à recouvrir 40 hectares de champs.
Depuis plus de vingt ans, Aubagne a été un symbole national de la préservation des zones agricoles périurbaines. Sa charte agricole, datant de 1992, avait accompagné l’installation de jeunes agriculteurs aux abords de la ville et l’on y trouve encore des champs aux pieds des immeubles.
Pour autant, la pression foncière ne connait aucune trêve. Et ici comme ailleurs l’étalement des secteurs aménagés n’a jamais vraiment cessé, avec en première ligne la zone commerciale de la Martelle. Implantée autour de l’hypermarché Auchan, elle aura connu une extension ininterrompue, avalant peu à peu les terres des paysans en cessation d’activité.
Un îlot menacé
Au Sud-Est, la Martelle jouxte la zone industrielle des Paluds, encore plus vaste (il faut dire que celle-ci est située sur la commune de Gémenos, non signataire de la charte du pays d’Aubagne). À l’Ouest, elle est séparée du centre par l’autoroute A52. Mais au milieu, il reste un morceau…
C’est donc selon une logique de promoteur toute trouvée que le nouveau projet d’aménagement urbain s’apprête à investir la dernière poche de terres arables subsistant entre ces deux zones et l’autoroute Soit une superficie quasi équivalente à celle de la Martelle.
Des logements sociaux et puis…
Depuis le changement de majorité à la mairie et à l’agglo, le projet est en suspens. L’ancienne municipalité justifiait en partie le bien-fondé de l’opération en mettant en avant la construction de centaines de logements en bonne partie sociaux et engagés dans le « développement durable ». Or, ce n’est pas tout.
Car le promoteur de l’opération et désormais propriétaire des terrains n’est autre qu’Immochan, une filiale d’Auchan, dont on peut se douter que les ambitions ne s’arrêtent pas là. Au programme : des espaces de loisirs dont un multiplex, de la restauration, des services et bien sûr de nouveaux commerces, « orientés vers l’équipement de la personne et de la maison ».
À défaut de consommer « local » dans leurs assiettes, les habitants de ce nouveau joyau urbain auront donc tout loisir de surconsommer sur place.
Pétition pour la défense de la zone dans son caractère agricole et la création d’un centre national de permaculture :