Pour sa première journée, le Salon des Agriculteurs de Provence a accueilli plus d’un milliers d’élèves de maternelle, primaire et secondaire. L’occasion de découvrir les acteurs, les produits et les métiers de l’agriculture provençale. Ambiance dans les stands, entre concentration et émerveillement.
Casquettes enfoncées au ras des yeux, les enfants tombent en arrêt devant Solo, imposant cheval comtois au crin de jais. « Autrefois, il y avait pas de tracteurs. C’était ça, le tracteur », explique Hélène, membre de la Fédération de Provence du cheval de trait. Venus de leur école maternelle à Salon de Provence, les pitchouns se mettent en rang pour caresser « Solôôôôôô !! » à tour de rôle. « Ce matin on va faire une visite libre du salon, puis on pique-nique et on termine par un tour en calèche », détaille Cyril Leprètre, leur instituteur. Pour la première journée du Salon des agriculteurs de Provence, qui est ouverte aux scolaires, plus de 1 000 élèves de maternelle, primaire et secondaire sont attendus sur une vingtaine d’ateliers.
Selfies sur quad
De l’autre côté de l’allée, une classe s’initie aux plantes aromatiques sur le stand de la métropole Aix-Marseille Provence. Après avoir senti de la menthe et de la lavande, place aux travaux pratiques : « Pour planter, vous commencez par faire le tour du pot puis vous creusez assez profond pour que la motte ne dépasse pas de la terre », conseille Virgil, un des trois paysagistes qui animent l’atelier. Très concentrés, les petits se mettent au travail. « C’est la première fois qu’on intervient au Salon, les enfants sont vraiment super impliqués et enthousiastes, et ils connaissent déjà bien les plantes », se réjouit son collègue Vincent. En face, Coralie et Lauriane accueillent la centaine de collégiens attendue pour l’ouverture du salon. « Sur cinq classes aujourd’hui, on en a plusieurs qui viennent des environs, mais aussi de plus loin, jusqu’à Marseille, s’enthousiasme Coralie. Ça fait plaisir de les voir s’intéresser et ouvrir grand les yeux devant les animaux et le matériel agricole. »
La matériel agricole, c’est ce que découvre de l’autre côté du ring une classe de collégiens. Les garçons font des selfies à côté des quad, alors qu’un autre groupe monte à l’intérieur d’une remorque de transport de moutons. « Regarde, ils ont même la clim’ ! » hallucine une élève. Membre de l’association de défense du pastoralisme et de la transhumance, qui regroupe des professionnels dans les régions Paca, Auverge-Rhône-Alpes et Occitanie, Émilie Imbert assure la visite, explique le fonctionnement de la passerelle puis de la nacelle, des ventilateurs, des tétines à eau… « Sur les routes, on est souvent un peu stigmatisés par rapport au bien-être animal, regrette Émilie. C’est important de montrer comment on travaille dans le transport des animaux, et comment c’est essentiel au pastoralisme. »
Débardage à cheval
Derrière elle, des petits de maternelle font sonner à toute volée des cloches de vache, alors que les chevaux de traits font leur entrée dans le ring, accompagnés d’un équipage équestre de la police nationale. La fédération de Provence pour le cheval de trait fait une démonstration de débardage à cheval, une pratique qui gagne du terrain car plus écologique et moins impactante pour les milieux. Le percheron à la robe blanche mouchetée de gris tire sans effort derrière lui une lourde branche. Debout sur la barrière, un petit garçon s’extasie : « Waaaaah, lui c’est le boss !! ».
La formation agricole, en pleine croissance
Très présents sur le salon, les organismes de formation se mobilisent pour faire évoluer la perception de l’agriculture, et attirer encore davantage de candidats. « A partir des formations agricoles, on peut
faire plein de choses : travailler en exploitation, devenir vétérinaire mais aussi ingénieur, consultant… », explique à une classe de collégiens Thierry Quéré, directeur général du Campus Fontlongue de Miramas. En quelques années, le campus a vu ses effectifs passer de 220 élèves à 360. Le résultat d’une action de diversification des parcours. « On travaille beaucoup pour montrer combien dans l’enseignement agricole, on ne subit pas son orientation, on la choisit, souligne Thierry Quéré. Et la pédagogie y est pluridisciplinaire : une matière peut être enseignée en même temps par deux profs différents, pour croiser les approches. »
Parallèlement, le campus a aussi développé le sport études, que ce soit en direction de l’équitation, du foot (avec une section féminine) et aussi de la danse. Prochain chantier : faire bouger les lignes sur la répartition des genres selon les filières : « En paysages, on a plus de garçons alors que les filles y ont toute leur place, souligne Jean-Pierre Hernout, directeur général adjoint. C’est l’inverse sur les soins à la personne, on a plus de filles alors qu’on a aussi besoin de garçons. » En 2023, l’enseignement agricole comptait près de 9 500 élèves et apprentis en Paca, un chiffre en hausse de 4% par rapport à 2021. Et avec des taux d’insertion professionnelle allant de 76% à 95% trois ans après le diplôme.