
L’Arc, la Cadière et la Touloubre… Trois rivières qui ont en commun l’étang de Berre où elles se jettent, mais aussi les récits qu’elles portent en elles : mémoire des crues, urbanisation, préservation des milieux, adaptation aux changements climatiques… La série de podcasts proposée par Menelik, l’établissement public en charge de la gestion de ces cours d’eau, nous rappelle combien nos rivières sont vivantes ! À écouter sans modération !
“La question n’est pas de savoir si une inondation aura lieu ! Mais plutôt de savoir quand ”, explique Céline Vairon, directrice de l’établissement… Chaque année, les inondations nous rappellent la vivacité de nos rivières. Comment les préserver ? Comment cohabiter ? Quels rôles jouent-elles dans l’équilibre du territoire ?


Ce sont ces questions qu’explore la série Les 4 podcasts « Eaux vives »,. Une invitation entre science, histoire et témoignages des riverains, des historiens, des techniciens de rivière ou encore des experts.
57 communes et 1200 kilomètres de cours d’eau
La mission essentielle de Menelik, l’établissement public en charge de la gestion de ces cours d’eau, est de connaître le risque sur le territoire, de réduire la vulnérabilité des biens et des personnes, et de sensibiliser citoyens et élus aux bons gestes à adopter en cas de crue. Mais surtout de permettre un retour vers le bon fonctionnement du cours d’eau. Partout où c’est possible.


Retrouver une mémoire oubliée
Les dernières grandes inondations datent de 1993. À l’origine, un épisode méditerranéen où les cours d’eau ont été très vite et très violemment alimentés par leurs petits affluents.


Les souvenirs se sont effacés mais le risque demeure. Menelik s’est donc lancé dans une grande recherche de témoignages des personnes qui avaient vécu ce type de catastrophe, mais aussi de visuels d’époque.
Contrairement à ce que l’on pourrait légitimement penser, ce n’est pas parce que la ressource en eau diminue que le risque inondation n’existe pas ! Il est la conséquence de fortes précipitations, dont l’évacuation est de moins en moins efficiente pour cause d’artificialisation des sols. Le bitume n’est pas le meilleur ami de l’infiltration des eaux.
Les solutions fondées sur la Nature
Aujourd’hui il n’est plus question d’aménager les rivières, mais de les ménager. C’est toute la différence. Et mettre en œuvre des solutions fondées sur la nature est désormais la règle. Par exemple, les travaux d’aménagement ne donnent plus lieu à la construction de digues, bien au contraire !
« Au fil des années, les rivières ont été peuplées d’ouvrages, de constructions humaines qui ont fini par altérer son fonctionnement naturel. Notre rôle est d’agir pour que la rivière retrouve un espace pour exister ! » nous explique Céline Vairon. « À titre d’exemple, le projet réalisé sur le site de l’aqueduc de Roquefavour a permis la mise en œuvre d’une pratique innovante de restauration.».


La zone d’expansion des crues de l’Arc s’était transformée en espace agricole exploité, protégé par une digue. « Plutôt que la détruire et afin de redonner à cette zone tampon toute son utilité, des brèches ont été créées. On a ainsi permis à ce champ de redevenir une zone d’expansion de crue fonctionnelle, autrement dit de laisser à l’Arc l’espace pour déborder et étaler ses eaux en crue, et réduire d’autant le débordement à l’aval, là où les plaines inondables sont urbanisées. De plus, ce choix d’aménagement a permis de préserver la ripisylve constituée au fil des années ».
Entretenir les berges en réalisant des coupes stratégiques
Entretenir les berges, c’est procéder à des coupes stratégiques. La végétation invasive est coupée dès la fin du printemps, facilitant par la même occasion le retrait des déchets et embâcles* par les équipes au début de l’été.


La ripisylve, qui est l’ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives, évite l’érosion des berges, ralentit les écoulements, et piège les flottants avant qu’ils ne s’accumulent sous un pont ou au niveau d’un seuil, risquant d’accélérer le débordement du cours d’eau. Hors de question de courir le risque de fragiliser ce milieu, mais cet impératif n’est pas toujours compris par les riverains. « Ce n’est pas toujours évident de gérer les différentes attentes » poursuit Céline Vairon, « mais notre mission est de créer un environnement propice au bon fonctionnement du cours d’eau, même en crue. L’objectif étant qu’humains et cours d’eau puissent cohabiter en harmonie ».
« Mouillez-vous pour vos rivières ! »
Menelik s’investit dans un processus qui associe toutes les forces vives du territoire, et notamment les citoyens. Il s’agit de développer la culture du risque, la conscience environnementale, et faire prendre conscience à tous des enjeux qui se cachent derrière nos cours d’eau. Grand public et scolaires sont fréquemment sollicités, en s’appuyant sur les activités pédagogiques animées par l’une des 11 associations partenaires, des réunions d’information ou des actions de communication.


En test : la participation citoyenne
La dernière réalisation en date est une plateforme sur laquelle les habitants de ces territoires peuvent faire part de leurs questions, témoignages, commentaires ou autres signalements. Cette plateforme de partage a pour ambition d’être une source de remontées d’informations des habitants, et pour vocation d’être un espace participatif. L’objectif : rendre l’information, la donnée et les outils accessibles à tous.


L’essentiel :
Retrouver et écouter les 4 podcasts
- 1 – Quand ça déborde ! : comprendre les crues pour mieux les anticiper.
- 2 – La Touloubre ou la rivière inversée : une rivière façonnée par l’homme, mais toujours indomptable.
- 3 – L’Arc sous tension : un fleuve modeste en apparence, mais capable de crues spectaculaires.
- 4 – La Cadière, un fleuve côtier très contrasté : entre nature préservée et urbanisation galopante.
« Eaux-vives » est une série produite par Urban Prod, réalisée par Clément Baudet. Projet porté par Menelik, avec le soutien de la Métropole Aix-Marseille-Provence et l’Agglomération Provence Verte.
Tous les épisodes sont accessibles sur toutes les applications de podcast.
*Embâcle : obstruction du lit d’un cours d’eau, d’un détroit, par amoncellement anormal de débris divers (bois, sédiments, etc.).