Wild, le podcast de voyages créé par cette journaliste basée à Marseille, a été sélectionné par le Congrès Mondial de la Nature, organisé en juin dans la cité phocéenne. Portrait d’une femme passionnée et de récits enchanteurs. Le règne animal est au cœur de ses voyages et de ses articles.
J’ai découvert le podcast d’Ambre à travers un épisode qui m’a transportée en Laponie auprès des rennes et des Samis. J’ai vécu en l’écoutant un véritable voyage, emportée comme dans une méditation. Il y avait les pas dans la neige, les paroles des Samis au coin du feu sous la tente, le bruit de mastication des rennes. Tout était enveloppé d’une douceur incroyable et j’étais bercée par la voix d’Ambre. En la rencontrant, je lui transmets mes sensations, elle me remercie « Je souhaite passer mon message par l’émerveillement, c’est une technique, l’émerveillement, Matthieu Ricard en parle dans son dernier livre ».
Un blog de voyages, le tourisme vert
Elle a toujours été passionnée par les animaux, tous les animaux. Pour eux, elle s’est mise à la photographie et a lancé son podcast presque par hasard pendant un voyage au Cameroun. Bien sûr, le son fait partie de sa vie. « Je suis journaliste radio, j’ai toujours mon micro avec moi », dit-elle.
Ambre est avant tout une voyageuse. 6 ans auparavant, elle lance le blog « 48h chrono » avec son mari pour parler de toutes les destinations au départ de Marseille que l’on peut faire en un week-end. « Plus on est fatigué, plus partir nous fait du bien, les rencontres nous ressourcent. C’est devenu addictif, nous avons écrit sur plus de 80 destinations dans ce blog ».
Elle a conscience de l’avion bashing. « C’est un sujet récent, une question que je me pose. Nous avons réduit, nous partons en voiture vers des destinations plus proches, pour découvrir nos régions. Nous avons ralenti par rapport à cette réflexion mais on a envie que tout le monde s’ouvre au monde et c’est bien là notre message : ouvrez- vous au monde !
Je défends le tourisme vert qui prend en compte les animaux et la nature et crée de belles choses comme les parcs naturels pour protéger la nature. Le tourisme vert se fait en conscience, c’est un état d’esprit et cela fait bouger les choses. Par exemple, à Madagascar, dans un parc, on devait s’enduire de citronnelle et non d’anti moustiques chimiques qui étaient interdits. La citronnelle était achetée et fabriquée dans le village à côté du parc. Un cercle vertueux s’est mis en place grâce à ce tourisme ».
Photographe naturaliste
« J’ai un tel amour pour les animaux depuis toujours. » Elle sent chez eux un appel à la vie, un amour sans faille et infini. « Il y a 5 ans, je me suis rendue compte que la vie passait très vite, j’ai pensé à mes rêves et me mettre au service de la cause animale en est un ». Elle devient photographe naturaliste. « C’est l’amour pour l’animal qui m’a fait devenir photographe. Je me retrouve souvent en tête à tête avec eux. Leur regard est tellement intense. Il y a aussi de la curiosité, du jeu. Au travers de mes photos, je souhaite dire : « regardez comme la nature est belle » mais aussi « faire passer le message de l’émerveillement ». A Marseille, où elle vit, ses photos ont déjà fait l’objet de deux expositions.
Engagement associatif
Elle soutient l’association Papaye International en lui reversant 10% de ses ventes de photos. Cette association recueille les chimpanzés orphelins et les élève jusqu’à leur adolescence pour ensuite leur rendre leur autonomie. Elle y est devenue bénévole pendant 2 semaines.
« Quand on vit cette expérience au Cameroun, au minimum 15 jours, on s’occupe des jeunes chimpanzés, on devient leur maman de substitution. Je suis allée là-bas, j’ai fait des photos, des papiers dans lesquels je fais passer des messages pour la planète. Au Cameroun, j’ai aussi pris du son et monté une aventure sonore. A mon retour, je l’ai fait écouter à une classe de CE2. Les enfants ont adoré ». Le podcast était né !
Wild, le podcast
Ce qui n’était au départ qu’une aventure sonore est devenu un podcast sélectionné pour le Congrès Mondial de la Nature. Elle en présentera cinq, racontant la vie d’espèces comme les puffins, les dauphins ou les baleines. « Pour ce congrès, j’ai envie de sensibiliser le grand public. J’ai pris une année sabbatique pour le préparer, j’ai posé ma candidature et j’ai été retenue. Par le biais du son, je vais emmener le grand public avec moi dans cette nature incroyable aux portes de nos maisons ».
Cette année, elle est partie en Antarctique et aussi au Maroc, pour parler du dromadaire. « On les accuse de boire trop d’eau mais c’est le roi du désert. Je suis allée les voir pour les défendre ». Chez le peuple sami, les rennes l’ont conquise. « Je suis fascinée par les animaux très doux. Le renne possède à la fois de la douceur et de la puissance. C’est un animal très apaisant. J’ai beaucoup appris du peuple Sami qui écoute l’horloge de la nature. Nous avons tous oublié notre instinct, dès qu’on se reconnecte à la nature, on a une énergie incroyable ».
Elle martèle ses convictions. « Nous sommes nombreux à nous sentir investis dans la cause animale, ça me rend optimiste pour le futur. J’essaie d’amener un message de douceur. Je suis plus que jamais déterminée à montrer la beauté du monde à travers les animaux ».