En 2018, 50 T de fruits et légumes sauvés de la poubelle et valorisés grâce à une petite entreprise avignonnaise ! Local en bocal achète ces produits écartés aux paysans bio locaux et les transforme en soupes, et autres. Démarche gagnant-gagnant !
A l’été 2016, Bleu Tomate avait rencontré Charlotte Trossat chez elle, ses soupes entreposées dans un box (lire cet article ici). Sa petite entreprise faisait ses premiers pas. Deux ans plus tard, son chiffre d’affaires est passé de 93 000 à 200 000 € en 2017 et 400 000 € attendus pour 2018. Au total 8 salariés à la production, au commercial et à l’administratif. Il y a un mois, Local en bocal s’est installé à la Cité de l’Entreprise à Avignon sur 600 m2. Nouvelle marmite, nouvel atelier et nouveau challenge.
Local, social, environnemental…
« Le but c’est d’abord de constituer une bonne équipe, autour d’une dizaine de personnes. Et de rester une entreprise saine et durable. Pour cela, il faut atteindre le chiffre d’affaires nécessaire pour que ça tourne bien. » On l’aura compris, Charlotte Trossat avance posément ses priorités. Création d’emplois et qualité de vie au travail sont ses valeurs cardinales. D’ailleurs un plan d’action RSE ambitieux est en place dans l’entreprise. Car l’autre credo de Charlotte, c’est le respect de l’environnement.
Au programme, tri des déchets, compost, mutualisation des livraisons avec Lökki, autre entreprise locale vertueuse, et un gros travail à fournir sur les économies d’eau. En projet, développer un jardin partagé sur le site de l’entreprise, avec les voisins et pourquoi pas les écoles proches.
Pas beaux, mais bio…
« Notre vocation c’est d’être un outil au service de la production bio locale », explique Charlotte. En quelques années, elle a créé un réseau de paysans bio qui lui vendent leurs productions dites « écartées du marché ». Pommes fripées ou tachées, poires ou tomates trop mûres, fenouils éclatés deviendront soupes, coulis, ou purées de fruits. Ces producteurs sont à Gordes, Rognonas, Avignon ou Barbentane. Local en Bocal leur évite de perdre une partie de leur récolte, y compris en cas de surproduction. Et puis l’atelier travaille à façon pour ceux qui souhaitent vendre eux-mêmes leur coulis ou ratatouille.
Les petits adorent la soupe
Pour la vente, Charlotte a ciblé une centaine de magasins bio, principalement en Provence et Occitanie. Mais développement oblige, elle a signé aussi avec un distributeur bio national. « C’était ça ou la grande distribution », précise-t-elle dans un sourire !
Et cette année, elle fournit aux scolaires avignonnais de bonnes soupes bio, jusqu’à 100 litres en un seul service ! Un marché où elle marge très peu, mais où 85% des convives déclarent leur satisfaction, ce qui n’est pas rien…
Aujourd’hui la marque « À côté » distribue 10 soupes chaudes et froides, deux purées de fruits, 3 humus, un coulis de tomates et quatre préparations de taboulé. Dans les cartons de la cuisinière qui élabore les recettes, une sauce tomate et quelques surprises !
Une vraie filière à mettre sur pied
Avec un bel outil industriel, une équipe motivée mais aussi de lourds investissements, l’entreprise ne doit pas rater une saison ! « La difficulté majeure c’est la trésorerie, car les stocks sont importants », constate Charlotte. Mais les signaux sont au vert. Certes les journées sont longues. L’objectif est de trouver plus de temps pour l’équilibre personnel et familial. Pour travailler aussi à la création d’une véritable filière d’approvisionnement en fruits et légumes Bio, locale mais aussi plus responsable.
En attendant le temps du « slow work », Local en bocal a désormais l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) décerné par l’Etat. « Une reconnaissance toujours agréable à recevoir », commente sobrement Charlotte.
Semaine Manger bio et local !
Local en bocal a participé à la Semaine du 22 au 30 septembre 2018. L’entreprise s’inscrit complètement dans l’évènement « Manger bio et local ». C’est la 8e édition de cette campagne de promotion des produits biologiques locaux en circuits courts.
Bio de Provence Alpes Côte d’Azur fédère les six associations départementales d’agriculteurs bio nommées « Agribio ». Pour cette campagne, elle coordonne les événements tels que des fermes ouvertes, la Foire bio et locale d’Antibes, des repas bio en restauration collective, marchés bio, conférences pour promouvoir l’agriculture biologique, informer les consommateurs, les cuisiniers, les élus…