Le Parc naturel régional encourage l’économie et les pratiques responsables. C’était l’un des enjeux des 3èmes Rencontres du tourisme durable, organisés jeudi 22 février à Eygalières.
Derrière sa table, Barbara Braun écoute. Devant elle, trois candidats intéressés par « Valeurs Parc », cette marque-label nationale des Parcs naturels régionaux brevetant des professionnels de l’accueil touristique adeptes de bonnes pratiques environnementales. Il y a un prestataire d’activités équestres, une porteuse de projet d’un centre de bien-être, le représentant des sites de Glanum et de l’hôtel de Sade, à Saint-Rémy-de-Provence. Les questions pleuvent. Comment s’inscrire dans la démarche « tourisme durable » ? Comment obtenir le label ? Qui communique pour valoriser les prestataires labellisés ? Quelles sont les relations avec les offices de tourisme ?
« Valeurs Parc », label responsable
Chargée de projet tourisme Interparc, et à ce titre responsable de la marque « Valeurs Parc » pour les huit parcs naturels régionaux de PACA*, Barbara Braun répond. « Il faut remplir un cahier des charges précis » (privilégier les circuits courts, mesurer les impacts de son activité sur l’environnement…). « Nous effectuons une visite-conseil gratuite puis nous réalisons un audit payant des installations ou des services ». « Le parc, son réseau régional et la fédération nationale communiquent sur le label »…
Les prestataires repartiront avec des convictions, des certitudes, peut être aussi des doutes. Voilà à quoi servaient ces 3èmes Rencontres : échanger, expliquer et faire avancer une certaine idée du tourisme, en accord avec les valeurs intrinsèques que portent en général les parcs régionaux : la protection des richesses naturelles, la priorité donnée à l’économie locale, la biodiversité. « La labellisation s’organise globalement autour des trois activités que sont les hébergements, l’agriculture-restauration et l’artisanat », résume Barbara Braun.
Vraiment rentable ?
Trente deux prestataires sont déjà bénéficiaires de la marque dans le Parc naturel régional des Alpilles. Des hôtels, des chambres d’hôtes, des campings, des sites de visite, des activités de pleine nature… Et nombreux étaient les postulants venus aux Rencontres pour mieux cerner les enjeux du « tourisme durable ». « C’est un secteur qui commence à avoir du sens. J’estime autour de 15 à 20% la part de clientèle attentive à ce type de labellisation. Et je considère que les professionnels labellisés sont un peu nos ambassadeurs », avançait Jean Mangion, président du Parc naturel régional des Alpilles et du réseau des Parcs naturels régionaux de PACA.
Oui, la demande s’accroît et le bouche à oreille fait le reste, lorsque les clients trouvent ce qu’ils sont venus chercher chez un prestataire : un découverte douce et authentique, un accueil attentif, un partage de valeurs… Mais l’enjeu pour les professionnels est aussi économique. S’engager dans une démarche de tourisme responsable est-il vraiment rentable, sachant qu’il faut investir dans l’achat de produits locaux, où utiliser des matériaux durables, où de prendre sur son temps pour participer aux actions du Parc ?
Crédit Philippe Bourget
Greenwashing interdit !
« Les bénéfices en termes de baisses de charges ont été mesurés. Sur 125 professionnels que nous avons sondés, elle est évaluée à 11% », affirme Arnaud Maes, intervenant lors des Rencontres et consultant spécialisé en webmarketing et e-tourisme. Voire. Car le coût de certains produits ou équipements « durables » peut s’avérer, à l’usage, supérieur à celui de produits conventionnels. Si gain il y a, il est plutôt à rechercher dans la valorisation du produit ou du service, la labellisation « verte » justifiant généralement une augmentation des prix du fait qu’elle draine une clientèle écolo-sensible à plus hauts revenus.
Autre écueil à éviter : celui de la labellisation « à tout prix ». « Chez les prestataires, il y a ceux qui veulent aller dans cette direction parce que les clients le demandent et ceux qui le font pas conviction car ils sont persuadés de devoir agir pour préserver l’environnement. Dans le premier cas, cela leur revient vite dans la figure parce que les réseaux sociaux ont tôt fait d’identifier ceux qui font du greenwashing », prévient Arnaud Maes. En matière de tourisme durable, interdit de tricher !
Crédit Philippe Bourget
Chemin des Parcs, déjà 39 itinéraires dans les Alpilles
Des circuits téléchargeables sur smartphones proposant des parcours pédestres, vélos, VTT et équestres à la rencontre de la faune, du patrimoine, du terroir… Le site web www.cheminsdesparcs.fr développé par les Parcs régionaux de PACA se veut la référence vertueuse pour tout visiteur souhaitant s’approprier un territoire par son versant nature. Les Rencontres ont permis de communiquer sur cet outil auprès de ceux qui ne le connaissaient pas. En 2018, un appli « Chemins des Parcs » doit être lancée, alors que 200 itinéraires sont déjà référencés sur les territoires des 8 huit parcs régionaux.
*Parcs naturels régionaux : Alpilles, Baronnies Provençales, Camargue, Luberon, Préalpes d’Azur, Queyras, Verdon, Sainte-Baume.
Durable durable, pas sûr :
https://www.youtube.com/watch?v=utJtvxtPpc8
Bonjour et merci pour votre commentaire et vidéo. Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet de la commune sur ces terrains ? Cordialement