GPS sur les bêtes et smartphone dans la poche, et un nouveau monde s’ouvre ! L’institut agroMontpellier et l’Inrae ont lancé en 2024 une plateforme numérique dédiée au pastoralisme, pour aider les bergers à suivre leurs troupeaux, et pouvoir échanger entre eux.
Suivre le déplacement des troupeaux par GPS, accéder à des ressources sur les pratiques de pâturage, échanger avec d’autres éleveurs : tout cela, les bergers peuvent désormais le faire grâce à la plateforme P@stor-all. Financée par la région Occitanie et développée durant trois ans par l’Inrae et l’Institut agro Montpellier dans son centre de formation du Merle, à Salon-de-Provence, la plateforme a atteint sa vitesse de croisière cette année, avec déjà une soixantaine d’utilisateurs dans le Sud de la France.
« C’est une première, souligne Gaëlle Besche, technicienne à l’Inrae. La plateforme a été imaginée en collaboration avec une dizaine d’éleveurs, pour être au plus près de leurs besoins. Il y a des fiches techniques sur les animaux, sur les différents types de pâturages, la gestion des aléas climatiques ou des prédations… Et on peut déployer P@stor-all sur toutes les régions où il y a du pastoralisme. »
Cartographies aériennes
Pour les éleveurs dont les troupeaux sont équipés de colliers GPS, la plateforme est une mine d’informations, capable de calculer automatiquement les surfaces explorées et occupées par leurs bêtes, les distances parcourues, la vitesse, le dénivelé positif, des cartographies aériennes… Après avoir été anonymisées, ces données permettent aussi aux chercheurs d’affiner leurs recherches sur le comportement spatial des troupeaux. Autre avantage : avec son leur smartphone, chaque éleveur peut prendre une photo depuis le terrain puis créer sur la plateforme une fiche pratique pour partager ses essais, ses expériences, avec quelques lignes de texte ou quelques minutes d’audio ! L’équipe de la plateforme se charge de la mise en forme puis de la mise en ligne à l’usage des autres éleveurs. Pour le moment, P@stor-all n’existe qu’en version francophone. Mais peut-être, un jour qui sait, en italien ou en espagnol pour échanger avec nos voisins ?