Vous allez acheter un bouquet pour la Saint-Valentin ? Savez-vous que beaucoup des fleurs sur nos étals ont parcouru des milliers de kilomètres en avion avant d’atterrir dans nos mains ? En Provence, il existe désormais des horticulteurs qui font pousser des fleurs « de proximité », responsables et durables. Comme Marie-Laure à Marseille.
Son secret ? Sa manière de planter ses fleurs, très dense. « Par exemple, le tournesol peut servir de tuteur à la centaurée. Ou pour des narcisses, les faire pousser sur une plaine fleurie, qui sera à la fois nourricière pour le sol et pour les pollinisateurs. » Depuis un an, Marie-Laure Wavelet s’est lancée dans l’aventure de l’horticulture urbaine au Grain de la vallée, un tiers-lieu situé dans l’Est de Marseille. Après une carrière dans la promotion du tourisme en Provence, elle décide fin 2021 de se lancer. Au terme d’un an et demi de formation sur le tas, dans des fermes urbaines et des exploitations horticoles, Marie-Laure trouve un terrain de 500 m2 au Grain de la vallée. Une ancienne école transformée en lieu d’expérimentation d’agriculture urbaine, sous la houlette de l’association Germ’ (Gestion écologique et renaturation des milieux).
Laine de mouton
Marie-Laure travaille son terrain sans intrants chimiques. D’abord, en plantant des variétés « d’engrais verts » sur un dixième de la surface de son champ. Puis en utilisant des intrants naturels. « J’utilise du fumier que je récupère à 300 mètres d’ici, du broyat qui vient d’à peine plus loin, des résidus de torréfaction de café, de la tonte fraîche, mais aussi de la laine des moutons qui viennent paître au Grain de la vallée. La laine fraîchement tondue, c’est très humide ! » Couplé à ses plantations denses, Marie-Laure arrive à n’arroser son champ qu’au goutte-à-goutte, 30 minutes le matin, 20 minutes la journée, et une heure le soir. Malgré la proximité d’une autoroute et d’un quartier densément habité, les insectes sont partout. « L’été, il y a énormément de pollinisateurs, il y a beaucoup de frelons et d’abeilles quand je coupe mes fleurs ! ».
Livraison en TER
En ce moment, c’est la période des semis. Marie-Laure fait le point avec ses clientes sur les variétés dont elles ont besoin. En un an, elle compte déjà six fleuristes de détail et trois fleuristes évènementiels parmi ses clients réguliers. En parallèle, elle mène des actions de découverte de l’horticulture auprès du grand public et de personnes en situation de handicap. Le tout en assurant toute seule les semis, la confection des bouquets et la livraison. « La logistique prend vraiment beaucoup de temps. J’essaie de livrer en utilisant les TER et les transports en commun mais, l’été, faire faire à des fleurs 45 minutes de transports, ce n’est pas possible. Et la problématique est la même pour le maraîchage urbain, dont les produits souffrent de la chaleur. Il y aurait vraiment quelque chose à développer en mutualisant les livraisons, avec l’aide des collectivités. »
Aujourd’hui, Marie-Laure veut développer sa production en achetant notamment une serre de 30 m², des tables de culture et de rempotage ainsi que du matériel d’irrigation supplémentaire. Pour y parvenir, elle a lancé un crowdfunding. « Je ne veux pas être une grosse productrice avec très peu de variétés et des champs énormes, détaille Marie-Laure. Je veux être proche de ma terre, les pieds dans le fumier et l’esprit vers la mer. » Clôture des dons dans une semaine !
Fleur de Marseille, ferme florale urbaine, sur le crowdfunding Mimosa
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