L’entreprise marseillaise Grainette, c’est tout à la fois un engagement solidaire et une fabrication éco-responsable. Rencontré au Forum Régional du Tourisme Responsable et de l’Ecotourisme, Gautier Chevallier nous dit tout sur sa petite bombe à graines, adaptée à tous les sols et tous les climats.
Au départ, il y a une sensibilité naturelle. Il est issu d’une famille installée en agriculture bio, les conditions étaient donc favorables. « Après mes études en économie et commerce, au fait des mécanismes qui garantissent la réussite d’une entreprise, j’ai eu envie de m’investir dans un projet personnel, qui me correspondait mieux ! Mon envie, c’était d’opérer des déclics auprès de chacun. Offrir une bombe à graines, c’est une invitation à agir pour le vivant. S’amuser en admirant la pousse des graines, des plantes, puis assister à l’arrivée des insectes pollinisateurs. Je pense que pour réussir, il faut encourager le participatif et se mettre en action. Chacun fait partie de la solution. Chez Grainette, notre mission est de booster la biodiversité par l’action participative. »
Un produit 100% pensé dans une démarche durable
En 2018 l’affaire est lancée. Il fallait donc créer l’objet qui répondrait à cette envie de « mettre en mouvement ». Le modèle de bombes à graines fait son chemin. Plusieurs prototypes sont testés avant de trouver le bon produit, en phase avec l’idée d’origine. Et le but est atteint. La fibre végétale vient d’Ardèche, les graines sont produites par un semencier bio. Le packaging est conçu en papier kraft compostable. L’encre utilisée est une encre végétale. Sa composition protège les graines qu’elle contient des prédateurs (oiseaux, rongeurs, insectes) en optimisant ainsi leur chance de pousse. Quant à la fabrication, elle est assurée par des artisans en situation de handicap, au sein d’un ESAT à Marseille.
Bombe à graines, mais encore ?
La bombe à graines, aussi appelée seed ball ou seed bomb, est un petit bouchon végétal qui permet de fleurir très facilement balcons, jardins, dans le but de nourrir les insectes pollinisateurs en déclin (abeilles, bourdons, papillons, etc.). Le principe est directement inspiré d’une technique de l’Egypte antique, remise au goût du jour par Masanobu Fukuoka, un japonais connu pour son engagement pour une agriculture dite naturelle.
Pour quels débouchés ?
Le secteur principal visé est celui de l’évènementiel. La mode des « goodies » a bien évolué, et distribuer des stylos en plastiques ne fait plus rêver. Le client peut choisir sa bombe à graines sous forme d’un sachet, tube ou baluchon coton. Et optera pour des graines de fleurs mellifères ou comestibles.
L’autre cible est celle des fleuristes ou jardineries. Mais pour une petite entreprise, l’enjeu est de trouver des grossistes pour optimiser la diffusion. Gérer 60 revendeurs qui ne représentent que 10 à 15% du volume d’affaires n’est pas satisfaisant. Gautier s’est adressé à une grande enseigne, mais fort déçu de son manque d’intérêt, il s’interroge sur ce qui lui fait préférer mettre à la vente un modèle moins vertueux que le sien…
S’intégrer à la démarche RSE des entreprises
Pour les entreprises qui optent pour ce type de produit, Grainette peut même fournir un certificat pouvant être intégré à leur rapport RSE. La végétalisation est une action valorisable, l’entreprise devient alors un « pollinis’acteur ». La bonne action se double d’une fonction utile à l’entreprise.
Viser un développement respectueux du projet d’origine
La concurrence existe sur ce segment. L’affaire Grainette est déjà rentable après 5 ans d’activité, mais il faut voir plus loin. Et les ambitions sont simples : garder la logique artisanale mais changer d’échelle. Ne plus travailler avec un seul ESAT mais plusieurs pour améliorer la phase de conditionnement. La dimension sociale de l’entreprise doit perdurer. Les ouvriers sont parties prenantes des décisions et cela doit continuer ainsi. Se développer oui, mais en restant fidèle à ses convictions.
Mais qui peut avoir envie de commercialiser ou d’acheter un truc qui s’appelle « bombe » ?!! Dans le monde dans lequel on vit..!
Pour moi c’est vraiment hors de question.
Changer de nom et ça aura certainement plus de succès…
Bonjour,
Nous comprenons votre remarque, mais notre rôle est de rendre compte des actions qui sont menées par des entreprises régionales, pas de porter un jugement. Surtout que le produit est réalisé dans une démarche écologique et solidaire, c’est d’ailleurs bien ce qui nous a plu ! Merci en tous cas d’avoir pris la peine de déposer votre commentaire