Créé le 1er janvier, ce nouvel établissement a pour vocation de déployer les politiques publiques en faveur de la biodiversité. Et aussi d’encourager les acteurs locaux à passer à l’action. Les premières mesures cadres seront annoncées le 15 février.
L’idée est soutenue dès 2007 par des associations (FNE, LPO, WWF…) et mise sur la table lors du Grenelle de l’Environnement. La création d’une Agence Française pour la Biodiversité (AFB) a fait son chemin en coulisses. Elle vient de se concrétiser avec son lancement officiel le 1er janvier. Placé sous la tutelle du ministère de l’Environnement, l’établissement public est officiellement dédié à l’eau et à la biodiversité. Il est censé être le nouvel aiguillon national de la connaissance, de la conservation, de l’éducation et de l’action auprès des acteurs publics et privés de terrain. Il s’appuiera sur un réseau d’agences régionales.
Hubert Reeves
Avec comme président d’honneur Hubert Reeves, la caution scientifique est clairement affichée. Le célèbre astrophysicien et écologiste franco-canadien, 84 ans, rappelait lors du premier conseil d’administration, le 19 janvier, combien cette structure était « plus que nécessaire et faisait honneur à la France ».
Un CA au cours duquel Philippe Martin, ancien ministre de l’Ecologie, a été désigné comme président exécutif de l’AFB. Le prochain rendez-vous est prévu le 15 février. Il validera les premières initiatives pour 2017. Celles-ci devraient accorder une part importante à la mobilisation citoyenne et à la reconquête de la biodiversité marine.
Si les associations se félicitent de cette création, elles restent évidement vigilantes sur la manière dont les actions seront conduites. Et avec quels moyens et ambitions. La France a par le passé lancé tant de « machins », selon le mot célèbre du Général de Gaulle, qu’entre bonnes intentions et réelles actions, le fossé a parfois été abyssal.
Un long chemin
Pour FNE, la LPO, Humanité et Biodiversité et WWF, la réussite ne sera au rendez-vous que si l’AFB « vient en appui aux acteurs locaux sans se substituer à eux [et] bénéficie de moyens supplémentaires pour couvrir les larges missions qui lui sont confiées par la loi pour la reconquête de la biodiversité ».
Prudente, la FNSEA a quant à elle donné sa caution dans un communiqué un peu alambiqué. Elle indique attendre de l’agence qu’elle « apporte compétences scientifiques, expertise et conseils aux agriculteurs sur les interactions entre la biodiversité et les activités agricoles et qu’elle valorise les expériences de terrain réussies pour passer d’une biodiversité figée à une biodiversité vivante ».
Les acteurs de terrains et milieu associatif sont évidemment prêts à participer à la réussite d’un outil qu’ils ont contribué à faire émerger. Pour autant, un long chemin reste à accomplir avant que l’AFB ne soit reconnue comme une structure efficace. Nul doute qu’elle se heurtera aussi à des vents contraires. Alors affaire à suivre, dès le 15 février.