Saviez-vous que les ballons de foot sont composés de 5 à 8 plastiques différents, tous issus de la pétrochimie ? Pour y remédier, une entreprise marseillaise, Vista, lance le ballon constitué en partie de matériaux de récupération. Et travaille avec une entreprise d’insertion.
« Le ballon de foot est un objet fédérateur par excellence. Pensez donc : Un milliard de personnes dans le monde regardent la finale de la Coupe du monde. Mais aujourd’hui, la fabrication des ballons a un impact néfaste sur l’environnement. Les ballons de foot représentent à eux seuls 27 000 tonnes de déchets par an. Ils sont fabriqués en plastique non réparable, non recyclable, avec un impact carbone de 7 kilos de CO2. La majorité est produite en Chine, en Inde ou au Pakistan, par des personnes rémunérées sous les seuils vitaux. C’est ce que nous voulons changer à notre échelle » explique Jean-Baptiste de Tourris qui a fondé Vista avec Agathe Delouvrier.
Récup de sièges d’avion et de voiture
La jeune entreprise marseillaise entend proposer des ballons durables, qui tiennent plus longtemps et qui abîment moins l’environnement. Les ballons fabriqués par Vista contiennent 50 % de plastique en moins. Les matériaux pour la confection de leurs produits proviennent de sièges d’avion ou de voiture, récupérés par l’ONG « Alive and Kicking » basée au Kenya. Un bel exemple de réemploi. Une partie du ballon est assemblée au Kenya, il est ensuite terminé à la main, à la Ficelle, un atelier d’insertion marseillais proche du Vieux-Port.
2 500 shoots contre un mur en béton
Existant en trois tailles, avec un look standard ou représentant un animal, le ballon est vendu entre 30 et 50 euros. « C’est un peu plus cher qu’un ballon fabriqué classiquement, mais nos ballons sont plus durables et peuvent être réparés. Ils ont franchi avec succès des tests exigeants tels que 2 500 shoots contre un mur en béton. C’est du solide » s’enthousiasme Jean-Baptiste de Tourris.
Pour le moment, les ballons sont vendus en précommande sur Ulule. Vista espère commercialiser 5 000 à 6 000 ballons en 2022, année de la Coupe du monde de football au Qatar puis, à terme atteindre 20 000 ballons vendus par an. Jean-Baptiste de Tourris compte même étoffer sa gamme avec des ballons de rugby – son sport de prédilection- et des ballons de volley. Affaire à suivre.
Le comparatif en chiffres
- Un ballon classique : 100 % plastique, fabrication en Asie (Pakistan, Inde, Chine, une émission de 7 kg de CO².
- Un ballon Vista : 50 % plastique, 50 % matériaux recyclés, fabrication en Afrique et en Europe, réparable, une émission de 3,3 kg de CO².