Animatrice à France TV, Carine Aigon porte les valeurs de « Le goût de la Méditerranée – Partager, c’est notre nature ! ». Cette association propose, samedi 16 octobre à Forcalquier, « La journée de la diète méditerranéenne », des échanges autour de l’un des régimes réputés les plus sains au monde. Partenaire de cet événement local, Bleu Tomate rencontre Carine, qui nous explique.
Bleu Tomate (BT) : Vous avez fondé cette association il y a deux ans. Dans quel but ?
Carine Aigon (CA) : Je l’ai créée avec Laurent Vandamme, son actuel président, et Armand Durigon, un maraîcher bio. L’objet est de développer, éduquer et promouvoir les valeurs de l’alimentation durable, en Méditerranée mais aussi au-delà. La journée que nous organisons samedi est le premier évènement marquant de l’association. Il a été rendu possible grâce au soutien de la ville de Forcalquier et de la Région Sud, qui finance notre démarche.
BT : D’où vient votre intérêt pour la cuisine ?
CA : Je suis bourguignonne, une région plutôt pas mauvaise en la matière ! Mon grand-père était chef dans un restaurant à Dijon et j’ai été initiée à la cuisine gastronomique par ma grand-mère. Lorsque je suis arrivée chez FR3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a 20 ans, j’ai commencé par co-animer une émission culinaire, « La Cuisine d’à Côté ». J’ai été immergée dans la cuisine provençale et découvert ses vertus. C’est une cuisine essentielle, une cuisine de produits. A titre personnel, j’ai toujours fait attention à ce que je mangeais. Pour moi, l’alimentation durable est une évidence.
BT : Parlez-nous de ce que le public découvrira lors de cette « Journée de la diète méditerranéenne »…
CA : Je rappelle que l’événement s’inscrit dans « La Journée des Senteurs et Saveurs », une fête proposée par la ville de Forcalquier, dans le cadre de la Semaine du Goût. Il y aura un marché de producteurs, un concours de cuisine Forca’chef animé par des restaurateurs de la ville et donc notre « Journée de la diète méditerranéenne ».
Conférences et échanges
Le public pourra assister à des conférences en présentiel et en distanciel avec des spécialistes de l’alimentation et de l’agriculture méditerranéenne, le chercheur de l’INSERM Denis Lairon, le directeur du musée vivant de la Diète méditerranéenne de Pioppi, en Italie, près de Naples… Il y aura aussi des échanges avec des producteurs et des chefs de cuisine locaux. Tout cela prendra la forme d’une « tente à palabres », pour échanger, devant l’office de tourisme.
BT : Finalement, cette « diète méditerranéenne », appelée aussi « régime crétois », qui l’a validée ? En quoi est-elle meilleure pour la santé ?
CA : Ce régime existe depuis l’Antiquité dans tous les pays du pourtour méditerranéen, autour de la trilogie blé, olive, vin. Dans les années 1950, le scientifique américain Ancel Keys a démontré le lien entre le régime alimentaire méditerranéen, le mode de vie des habitants et l’impact sur leur santé. D’autres recherches ont depuis confirmé l’incidence positive de ce régime dans la prévention des maladies coronariennes et cardio-vasculaires. Les bénéfices de la diète méditerranéenne ont été reconnus par l’OMS en 1994. Et elle est inscrite depuis 2013 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. C’est donc bien que cela raconte quelque chose !
BT : Selon le principe bien connu que l’excès en tout est nocif, est-ce que ce régime crétois appliqué chaque jour ne présente pas tout de même quelques contraintes ?
CA : Tout est défaut quand on est dans l’excès ! Dans la consommation alimentaire occidentale, on a pris hélas l’habitude de manger toujours la même chose. Il faut varier, mixer, équilibrer, revenir aux produits de saison. L’agriculture méditerranéenne présente l’avantage d’avoir une grande variété d’ingrédients. Elle est riche et diverse, avec peu de produits transformés. Elle est tout à fait adaptée pour sortir d’une forme d’industrialisation alimentaire, nocive, elle, pour la santé.